Le programme américain baptisé « Humanitarian Parole » est révélateur du nombre considérable d’Haïtiens voulant laisser Haïti. En effet, depuis l’annonce de ce programme par le président des États-Unis Joe Biden, des centaines de citoyens font la queue devant les différents bureaux du Service de l’Immigration et de l’Emigration, dans l’heureux espoir de produire leur passeport.
À Lalue (Avenue John Brown), la circulation est paralysée. Une foultitude de gens massés devant le local du Service de l’Immigration se bousculent. Tous veulent retirer leur passeport pour pouvoir participer au « Humanitarian Parole », ce programme américain qui prévoit d’accueillir, chaque mois, 30 000 ressortissants haïtiens, cubains, nicaraguayens, vénézuéliens. Pour les Haïtiens, c’est du pain béni.
Mais, les citoyens haïtiens buttent sur l’incapacité de l’État à leur fournir des documents de voyage en temps et en heure. Une dame frisant la quarantaine interview sur place par Hebdo24, se plaint de la lenteur exécrable du service. « Depuis le lundi 9 janvier je poireaute ici, dans l’espoir de produire mon passeport. Mais, je n’arrive même pas à avoir accès à l’intérieur du bureau », se plaint-elle, tout en requérant l’anonymat.
Dans les bureaux de la Direction Générale des Impôts où sont logés les Centres de réception et de livraison des documents d’identité (CRLDI), dans certaines villes de province, c’est le même scénario. Aux Gonaïves par exemple, les autorités communales avouent être dépassées par la situation, vu le nombre exagéré des demandes de passeport.
Ce programme lancé par les États-Unis en faveur des Haïtiens, Cubains, Nicaraguayens et Vénézuéliens, est, selon des sociologues, assimilables à une tentative de dépeuplement, voire un déracinement subtil.