Le bras de fer se poursuit entre Washington et le Texas. Greg Abbott, le gouverneur républicain de cet Etat du sud des Etats-Unis, a refusé, lundi 24 juillet, de retirer une barrière flottante installée sur le Rio Grande pour empêcher les traversées de migrants en provenance du Mexique. En retour, le ministère de la justice a porté plainte contre le Texas.
Le ministère avait averti la semaine dernière les services de M. Abbott que ces grandes bouées orange déployées près d’Eagle Pass obstruaient le passage sur le fleuve. Il avait aussi relevé qu’elles ne disposaient pas d’autorisations fédérales. « Cette barrière flottante représente un risque pour la navigation ainsi que pour la sécurité publique sur le Rio Grande », avait affirmé le ministère, faisant également état de « préoccupations humanitaires ».
Dans une lettre adressée au président des Etats-Unis, Joe Biden, le gouverneur républicain a répondu lundi qu’il avait le pouvoir de protéger les intérêts « souverains » du Texas en installant ces bouées. Greg Abbott a également accusé M. Biden de manquer à ses propres responsabilités concernant l’immigration clandestine.
« Si vous accordez réellement de l’importance à la vie humaine, vous devez commencer à appliquer les lois migratoires fédérales », a-t-il écrit. « En faisant cela, vous pouvez m’aider à empêcher les migrants de risquer leur vie dans les eaux du Rio Grande », a-t-il ajouté, et de conclure : « Le Texas vous donne rendez-vous devant le tribunal, monsieur le président. »
Quelques heures après la publication de la lettre de M. Abbott, le ministère de la justice a déposé plainte contre le Texas et son gouverneur. Il affirme dans le texte que l’Etat du Texas doit obtenir une autorisation avant de placer toute structure sur le Rio Grande et il a demandé à la justice d’ordonner le retrait des bouées.
Depuis plusieurs années, des élus conservateurs s’indignent des arrivées d’immigrés clandestins. Donald Trump et son principal rival à l’investiture républicaine pour la présidentielle de 2024, le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, ont tous les deux placé la notion d’une frontière supposément hors de contrôle au cœur de leurs campagnes.
Mais l’administration Biden réplique que le nombre de traversées illégales a chuté depuis l’introduction de nouvelles règles concernant le droit d’asile.
Le Journalier avec Le Monde