Le tribunal électoral brésilien a atteint, ce vendredi, la majorité nécessaire à une condamnation de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro pour « abus de pouvoir ». Cela le rendra inéligible durant huit ans pour s’être livré à de la désinformation avant sa défaite à l’élection présidentielle de 2022. Jair Bolsonaro a qualifié le vote de « coup de poignard dans le dos » et a déjà indiqué qu’il saisirait la Cour suprême.
Un coup de tonnerre dans la politique brésilienne. Une majorité de juges du tribunal électoral ont voté, vendredi 30 juin 2023, la condamnation de l’ancien président d’extrême droite Jair Bolsonaro à huit années d’inéligibilité pour « abus de pouvoir », en s’étant livré à de la désinformation sur le système de vote électronique, avant sa défaite électorale, en 2022.
Sa défense a, cependant, fait savoir qu’elle ferait appel. Jair Bolsonaro, qui nie tout acte répréhensible, a qualifié le vote des juges de « coup de poignard dans le dos » et a déjà indiqué qu’il saisirait la Cour suprême.
Le jugement des sept magistrats du Tribunal supérieur électoral (TSE) de Brasilia, décidé à cinq voix contre deux, prive l’ex-président d’une candidature à la présidentielle de 2026 et ouvre la bataille pour sa succession au sein de la droite et de l’extrême droite.
L’ancien chef de l’État (2019-2022) était poursuivi pour « abus de pouvoir politique et usage indu des moyens de communication » pour avoir critiqué, sans preuve la fiabilité des urnes électroniques, quelques mois avant le scrutin remporté par son rival de gauche, Luiz Inacio Lula da Silva.
Jair Bolsonaro était une nouvelle fois absent de ce rendez-vous capital pour son avenir. Il se trouvait à Belo Horizonte, dans le sud-est du pays, pour un déjeuner avec des membres de son Parti libéral. « Je n’ai commis aucun crime en me réunissant avec des ambassadeurs. M’enlever mes droits politiques sous l’accusation d’abus de pouvoir politique est incompréhensible », avait lancé jeudi à la presse l’ex-capitaine de l’armée, âgé de 68 ans.
C’est, en effet, un discours prononcé en juillet 2022 devant des diplomates à la résidence présidentielle de l’Alvorada, et retransmis sur la télévision publique et les réseaux sociaux, qui est au cœur du procès. Il avait dit vouloir « corriger des failles » dans le vote électronique avec la « participation des forces armées ».