Les Etats-Unis ont officiellement rejoint l’Unesco, qu’ils avaient quittée sous la présidence de Donald Trump, lors d’une conférence générale extraordinaire de cette organisation onusienne basée à Paris.
Quelque 132 Etats ont voté pour ce retour américain, quinze se sont abstenus et dix s’y sont opposés ; notamment l’Iran, la Syrie, la Chine et surtout la Russie, dont la délégation avait multiplié, jeudi, les prises de parole sur des points de procédure et déposé, vendredi, moult amendements afin de retarder les débats.
« Nous serions prêts à accueillir favorablement la volonté de Washington » de rejoindre l’Unesco, qui « permettrait de renforcer notre organisation », mais « nous pensons qu’on essaie de nous emmener dans un monde parallèle, qui dépasse vraiment toutes les descriptions absurdes des livres de Lewis Carroll », a tonné vendredi un diplomate russe.
« Dans cet espace déformé, ceux qui défendent la démocratie et la primauté du droit commencent à nous entraîner vers une violation de ces règles et à s’arroger des droits privilégiés », a-t-il poursuivi, estimant que les Etats-Unis doivent payer intégralement leurs arriérés à l’Unesco avant de pouvoir la rejoindre, quand Washington propose de le faire progressivement.
« La manière dont les Etats-Unis ont demandé ce retour n’est pas acceptable » et s’apparente à « une violation de l’esprit de la Constitution » de cette institution, a de son côté fustigé un diplomate iranien.
Washington, sous la Présidence de Donald Trump, avait quitté l’Unesco en octobre 2017 en dénonçant les « partis pris anti-israéliens persistants » de cette institution. Ce retrait, accompagné de celui d’Israël, était effectif depuis décembre 2018.
Depuis 2011, et l’admission de la Palestine au sein de l’Unesco, les Etats-Unis, dirigés alors par Barack Obama, avaient stoppé tout financement à l’organisation onusienne, un énorme coup d’arrêt pour celle-ci, cependant que les contributions américaines représentaient 22 % de son budget.