Le rapport de l’Organisation des Nations Unies, sur les sanctions à l’encontre des personnalités haïtiennes qui alimentent l’insécurité en Haïti a été rendu public mercredi. Michel Martelly, Youri Latortue, Berto Dorcé, Victor Prophane, Reynold Deeb, Romel Bell… sont autant de noms qui figurent dans le rapport de l’ONU produit par des experts du Comité de Sanctions. Ces hommes politiques et membres du secteur privé entretiennent des « liens forts » avec les gangs armés en Haïti qui les aident à établir leur hégémonie politique et économique.
En effet, le chanteur de Sweet Micky est un promoteur « avéré » des gangs armés, selon l’ONU. « D’après plusieurs sources, M. Martelly a créé la Base 257, qui a été financée et armée au fil du temps pour empêcher les manifestations contre le pouvoir à Pétion- Ville, notamment à partir de 201451. Ce gang est régulièrement mêlé à des meurtres, des enlèvements, des vols et au trafic de drogue 52. M. Martelly est également passé par des intermédiaires, notamment des fondations ou des membres de sa garde rapprochée, pour établir des relations et négocier avec d’autres gangs. Ainsi, Arnel Joseph, l’ancien chef du gang de Village de Dieu, a déclaré qu’il s’entretenait régulièrement avec un intermédiaire travaillant dans l’unité de protection rapprochée de M. Martelly… », souligne l’ONU.
« Michel Martelly, président de 2011 à 2016, s’est servi des gangs pour
étendre son influence dans les quartiers afin de faire avancer son agenda politique », ont écrit les experts de l’ONU. En conséquences, ils soulignent que l’homme connu pour ses propos orduriers « contribue ainsi à un héritage d’insécurité que connaît le pays ».
L’Organisation des Nations Unies à travers son Comité de sanctions veut définitivement enlever le sommeil à certains hommes politiques et d’affaires haïtiens. Ainsi, dans son rapport, le groupe d’experts de l’ONU affirment disposer de preuves « tangibles » que l’homme d’affaires Reynold Deeb finance des membres de gangs pour protéger son entreprise.
Toujours selon le document onusien, le « vendeur des produits Bongù » payait un chef de gang pour mener ses activités dans des ports. Ce qui de l’avis de certains observateurs est un secret de polichinelle. Plus loin, les experts de l’ONU ont fait savoir que Reynold Deeb savait financer le mouvement populaire « Peyi lòk » orchestré par les opposants du Président Jovenel Moïse, pour déstabiliser son pouvoir.
Le rapport ajoute que Youry Latortue et Prophane Victor sont les principales personnalités qui soutiennent les gangs dans l’Artibonite. L’ex-député Prophane est accusé d’être de connivence avec le gang « Gran grif », l’ancien sénateur Latortue est reproché d’être proche du gang « Kokorat san ras ».
À l’heure actuelle, la base de données du Service de permis des armes à feu (SPAF) contient 47 000 armes de poing et fusils de chasse enregistrés, dont plus de 40 000, ne sont associées à aucun permis valide80. Ce service ne dispose pas des ressources nécessaires pour fonctionner correctement ou contrôler les armes à feu enregistrées. De plus, comme les gangs contrôlent actuellement les routes menant à Port-au-Prince, les civils qui se trouvent hors de cette localité ne peuvent pas faire une demande de permis ou de renouvellement de permis auprès du service compétent.