La Délégation permanente d’Haïti auprès de l’UNESCO est heureuse d’annoncer une avancée historique : le site de Bois Caïman a été inscrit sur le réseau des » lieux d’histoire et de mémoire liés à l’esclavage et à la traite négrière » de l’UNESCO. Cet événement marque le 30e anniversaire du programme La Route de l’esclave, initié en 1994 par Haïti et le Bénin.
Cette reconnaissance a été rendue possible grâce à une étroite collaboration entre plusieurs entités, dont la Délégation permanente d’Haïti, la Commission nationale haïtienne de coopération avec l’UNESCO, la Chaire UNESCO d’histoire et de patrimoine de l’Université d’État d’Haïti et le Comité scientifique haïtien de la Route de l’esclave. La candidature de Bois Caïman, soumise en janvier 2024, fait partie d’une initiative visant à promouvoir le patrimoine national d’Haïti et à célébrer sa mémoire collective au cours des années 2023 et 2024.
Bois Caïman est un site emblématique qui a accueilli en août 1791 une cérémonie sociopolitique emblématique de la lutte pour l’abolition de l’esclavage et l’indépendance d’Haïti. Le site incarne les valeurs universelles de liberté, d’égalité et de dignité, principes qui ont conduit l’UNESCO à faire du 23 août la Journée internationale du souvenir de la traite négrière et de son abolition.
Symbole de résistance et d’autodétermination, Bois Caïman est un repère essentiel dans l’histoire de la révolution haïtienne et dans la construction de l’État haïtien. Classé au patrimoine touristique national depuis 1982 et déclaré d’utilité publique en 1995, il est aujourd’hui reconnu comme un symbole universel d’émancipation. Son inscription au réseau de l’UNESCO renforce son rôle de catalyseur du dialogue mondial sur l’histoire de l’esclavage et la lutte pour la liberté.
Le développement de Bois Caïman s’est également concrétisé par la délimitation du site en septembre 2023, ouvrant la voie à des projets de préservation, dont la construction d’un Musée de l’esclavage. Par son enseignement dans les écoles et sa représentation dans les arts et la recherche scientifique, Bois Caïman devient ainsi un patrimoine universel, annonçant la fin de la domination coloniale et ouvrant la voie à la victoire des classes opprimées.
Ce moment historique marque une étape importante pour Haïti, soulignant l’importance de la mémoire collective dans la lutte pour la dignité humaine et les droits fondamentaux. La Délégation haïtienne auprès de l’UNESCO exprime sa fierté et son engagement permanent pour la promotion et la préservation de ce patrimoine, vital pour l’identité et l’histoire haïtiennes.