Le retour de Leslie Voltaire, Président du Conseil de Présidentiel de transition (CPT), ce vendredi 1er novembre, après sa participation à la 16ème Conférence des Parties sur la Biodiversité en Colombie, soulève une multitude de questions sur la pertinence de ses interventions et leur impact sur la situation critique que connaît actuellement Haïti. Si la biodiversité est un sujet essentiel, le contexte haïtien nécessite une attention immédiate et pragmatique, notamment en termes de gouvernance et de sécurité.
Voltaire a été accueilli à l’aéroport Toussaint Louverture par le Premier ministre Garry Conille et d’autres membres du gouvernement, un accueil qui pourrait sembler prometteur dans le contexte d’une collaboration pour améliorer la gestion des ressources naturelles. Cependant, le retour de Voltaire coïncide avec des préoccupations urgentes, telles que le remaniement ministériel et l’inquiétude croissante concernant la présence d’une société de sécurité étrangère sur le territoire. Dans ce contexte, on ne peut s’empêcher de se demander quels enseignements concrets cette conférence nous a réellement apportés pour faire avancer les dossiers cruciaux d’Haïti.
Alors que le pays est en proie à une crise multidimensionnelle, les préoccupations liées à la biodiversité, bien qu’importantes, semblent bien loin des priorités immédiates des Haïtiens. La gouvernance, l’insécurité et la corruption sont des questions qui nécessitent des solutions urgentes. Le bras de fer qui oppose les deux têtes de l’exécutif depuis trois semaines illustre parfaitement ce climat d’instabilité. Dans ce contexte, Voltaire ne peut se permettre de perdre de vue l’importance de l’urgence sociale et politique dans ses actions.
La conférence sur la biodiversité en Colombie aurait pu être l’occasion pour Voltaire de nouer des partenariats stratégiques et de revenir avec des propositions concrètes pour intégrer la préservation de l’environnement dans les politiques publiques haïtiennes. Cependant, la perception d’un retour sur la scène internationale ne doit pas se substituer à l’obligation d’obtenir des résultats tangibles sur le terrain. Les Haïtiens attendent de leurs dirigeants qu’ils prennent des mesures qui répondent directement à leurs préoccupations quotidiennes, plutôt que des discours qui semblent déconnectés de leur réalité.
En conclusion, alors que Leslie Voltaire revient avec un discours sur la biodiversité, il est impératif qu’il se recentre sur les défis urgents auxquels Haïti est confronté. Son engagement en faveur de l’environnement doit aller de pair avec des initiatives de gouvernance solides et responsables. La confiance du peuple haïtien ne se gagnera pas par une simple participation à des conférences internationales, mais par des actions concrètes qui améliorent sa qualité de vie et renforcent les institutions nationales. La biodiversité ne sera durable que si elle s’inscrit dans une vision plus large du développement, de la sécurité et de la justice sociale.