Les brillantes paroles du Premier ministre Garry Conille sont de plus en plus ternies par les échecs répétés sur le front de la sécurité. A chaque discours, l’espoir renaît, mais pour combien de temps ? Alors qu’il promet une main de fer contre les gangs, Port-au-Prince voit au contraire leur emprise s’élargir. Après La Saline, Cité Soleil et Martissant, c’est maintenant Solino qui s’enfonce dans la violence et l’insécurité.
D’un côté, des promesses de fermeté, de l’autre, des citoyens qui n’ont que leurs prières pour se protéger. Garry Conille semble maîtriser l’art des déclarations, mais qu’en est-il des actes ? Son plan de sécurité semble être une partition que seules les autorités peuvent entendre ; sur le terrain, les gangs jouent une toute autre symphonie, leur influence se propageant comme une vague incontrôlée. Alors que les patrouilles de police peinent à suivre le rythme, les bandes criminelles ne cessent de gagner du terrain.
Le décalage entre le discours et la réalité est palpable. « Kay pa kay, katye pa katye », le slogan résonne, mais pour les habitants de Solino, il évoque plus une illusion qu’une promesse tangible. Jour après jour, ils se heurtent à la vacuité des annonces officielles, incapables de se traduire en actions concrètes pour changer leur quotidien.
Faut-il alors inventer une nouvelle stratégie ? Peut-être une campagne publicitaire anti-gang, voire un concours de slogans avec pour prix une rue sécurisée ? À ce rythme, si les mots seuls pouvaient faire l’affaire, Port-au-Prince aurait déjà trouvé la paix.
Mais en attendant, la capitale croule sous le poids de la violence, tandis que le Premier ministre continue d’accumuler les promesses, sans parvenir à inverser la tendance.