Depuis le 23 septembre 2024, la grève des employés de la Direction Générale des Impôts (DGI) met en évidence une crise structurelle au sein de l’administration fiscale haïtienne. Si les revendications des grévistes sont légitimes, la situation actuelle soulève des questions cruciales sur la viabilité des finances publiques du pays.
La DGI, qui contribue à hauteur de 64% aux recettes de l’Etat, est dans l’impasse. Les employés réclament des augmentations de salaire, des conditions de travail décentes et une meilleure gestion des ressources. Cette lutte pour l’amélioration ne concerne pas seulement le bien-être du personnel, mais soulève également des inquiétudes quant à la capacité de l’État à financer ses missions essentielles.
Lazarre Jean Medeze, porte-parole du syndicat, souligne que la levée de la grève dépendra de l’engagement du gouvernement à satisfaire leurs revendications. Mais au-delà des promesses, il est crucial que les autorités agissent rapidement pour éviter une aggravation de la crise. Les bureaux de la DGI, déjà en mauvais état, voient leur fonctionnement paralysé, rendant difficile l’accès des citoyens aux services fiscaux.
Les conséquences de cette grève vont au-delà des employés de la DGI. Les retards dans la collecte des impôts ont un impact direct sur le trésor public et compliquent la mise en œuvre des projets de développement. Dans des zones comme Bel-Anse et Bainet, les citoyens sont confrontés à des coûts supplémentaires pour des procédures administratives devenues longues et éprouvantes.
De plus, la présence de gangs dans certaines zones aggrave la situation et entrave la capacité de l’État à collecter les fonds nécessaires à son fonctionnement. Alors que la grève se poursuit, le manque à gagner s’accentue, rendant la résolution de cette crise encore plus urgente.
Les employés de la DGI, qui se présentent au travail sans aucune tâche à accomplir, mettent en évidence un dysfonctionnement qui appelle une refonte en profondeur de la gestion administrative. La question qui se pose est la suivante : combien de temps cette situation peut-elle durer sans que des mesures concrètes soient prises ? Le gouvernement doit prendre conscience que cette grève est symptomatique d’un malaise plus profond et qu’il est temps d’agir pour protéger les finances de l’Etat et, par extension, le bien-être des Haïtiens.