Ce mercredi 13 novembre, l’autoroute de Delmas, habituellement animée par des commerçants, des motocyclistes et des camionnettes, présentait un aspect très différent. Les rues sont étonnamment calmes, avec seulement quelques véhicules sur la route et les trottoirs presque déserts. Les supermarchés de la région, habituellement bondés dès leur ouverture, relèvent timidement leurs portes à moitié fermées dans une atmosphère lourde et incertaine. Cette scène inhabituelle marque le troisième jour de ralentissement des activités dans cette commune sous la menace constante des gangs.
Les habitants de Delmas vivent dans la peur depuis que la coalition de gangs » Viv Ansanm » a intensifié ses activités, multipliant les actes d’intimidation. Bien que cette situation d’insécurité ne soit pas nouvelle dans le pays, la pression exercée par cette coalition crée un climat de méfiance et d’appréhension au sein de la population locale, incapable de reprendre le cours normal de sa vie.
Selon plusieurs témoignages, les habitants de Delmas sont devenus les otages de ces bandes armées qui imposent leur présence dans les rues et attaquent les commerces et les passants. Face à cette insécurité persistante, les habitants sont prudents et évitent de sortir, ne sachant pas quand la situation pourrait se calmer. « Nous vivons dans la peur permanente », confie un habitant, expliquant qu’il limite désormais ses déplacements aux seules situations d’urgence.
Les autorités locales n’ont jusqu’à présent donné aucun signe de renforcement de la sécurité dans la zone, et la population commence à exprimer son mécontentement et sa frustration face à ce manque d’action. « La commune est laissée à elle-même », déplore un commerçant du marché de Delmas, dont les revenus ont chuté de manière drastique ces derniers jours. Il s’inquiète de l’impact économique de cette situation sur sa famille et sa communauté.
Face à la paralysie de l’activité économique et à la perturbation de la vie quotidienne, les habitants de Delmas espèrent un retour rapide à la normale. Ils attendent des actions concrètes de la part des forces de l’ordre pour chasser les gangs de leurs quartiers et rétablir un minimum de sécurité. Les prochains jours seront cruciaux pour la commune qui retient son souffle, entre espoir et inquiétude, dans l’attente d’une réponse des autorités face à la menace grandissante des gangs.