Alors que Port-au-Prince est en proie à la violence croissante des gangs, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) semble avoir décidé de se retirer dans le confort de la Villa d’Accueil. Cette décision, bien que justifiée par des raisons de sécurité, soulève des questions quant à l’engagement du gouvernement à protéger la nation. L’image de cet organe de transition abandonnant son poste au Palais National en dit long sur une gestion de crise qui manque de fermeté.
Des quartiers autrefois paisibles comme Solino, Nazon et Delmas sont aujourd’hui sous le contrôle des gangs, tandis que des zones résidentielles comme Vivy Mitchel et Bellevue subissent des attaques répétées. Les habitants fuient la violence et se réfugient dans des conditions de vie précaires, témoignant de l’incapacité de l’État à assurer leur sécurité. Cette situation met en évidence le manque de présence de l’Etat dans les zones affectées, renforçant le sentiment d’abandon de la population.
L’installation de la CPT à la Villa d’Accueil, loin des violences de la capitale, est perçue comme une fuite devant l’urgence. Loin d’être exemplaire, ce choix semble indiquer une priorité donnée à la sécurité des autorités plutôt qu’à celle des citoyens. Un gouvernement qui se réfugie derrière des murs, alors que les habitants subissent la terreur des gangs, perd toute crédibilité aux yeux de ceux qu’il est censé protéger.
L’éloignement du CPT des réalités du terrain soulève de sérieuses inquiétudes quant à sa capacité à diriger le pays. Pour restaurer la confiance et faire face à la crise, il est urgent que le gouvernement montre une réelle volonté de défendre le peuple haïtien. Un retour au Palais national, symbole du pouvoir et de la souveraineté, pourrait être un geste fort pour réaffirmer l’autorité de l’Etat face à la montée de la violence. Le peuple haïtien attend une action courageuse et un leadership digne de ce nom.