Les États-Unis ont décidé d’abandonner leur projet de transformer la Mission multinationale d’appui à la sécurité en Haïti (MSSMH) en une mission de maintien de la paix des Nations unies. Cette décision, révélée par le Miami Herald, intervient alors que la situation en Haïti continue de se détériorer, exacerbée par la violence des gangs qui a forcé des centaines de milliers de personnes à fuir leur foyer.
Le projet de transformation, destiné à soutenir une mission sous-financée et sous-équipée, était considéré comme essentiel pour stabiliser une nation en proie à la violence des gangs. Un fonctionnaire du département d’État américain a souligné l’importance du vote prévu au Conseil de sécurité des Nations unies, affirmant que l’autorisation de la mission était cruciale pour la mise à disposition d’un fonds d’affectation spéciale de 85,3 millions de dollars.
Initialement, la mission dirigée par le Kenya avait été approuvée pour octobre 2023, mais le déploiement des troupes n’a commencé qu’en juin dernier. Malgré un objectif de 2 500 hommes, l’opération ne compte actuellement que 382 policiers kenyans et quelques agents de sécurité de la Jamaïque et du Belize, ce qui illustre le manque de ressources.
La tentative américaine de convertir la mission en opération de maintien de la paix visait à alléger le fardeau financier pesant sur Washington, tout en offrant une solution plus durable à la crise haïtienne. La formulation du projet de résolution avait été modifiée pour éviter de provoquer le veto de la Russie et de la Chine, tout en maintenant la possibilité d’une extension de la mission menée par le Kenya.
Les conséquences de cette décision se font déjà sentir dans le contexte de la crise haïtienne. La violence liée aux gangs a forcé plus de 700 000 personnes à fuir leur foyer, tandis que les violations des droits de l’homme continuent de s’intensifier. Face à cette situation, plusieurs pays, dont le Canada et des pays d’Amérique latine, ont demandé un soutien accru à Haïti.
Le président kenyan William Ruto a appelé à la solidarité internationale, alors que la communauté internationale semble divisée sur la meilleure façon d’aider Haïti. Alors que certaines nations ont promis des ressources, d’autres restent à l’écart, ce qui rend la situation encore plus complexe.
Le retrait des États-Unis de cette initiative souligne non seulement les défis de l’intervention internationale en Haïti, mais aussi la lutte de pouvoir au sein du Conseil de sécurité des Nations unies, où les intérêts géopolitiques des grandes puissances continuent de freiner l’aide humanitaire nécessaire pour sortir Haïti de sa spirale de violence et d’instabilité.