Depuis février 2024, des gangs appartenant à la coalition VIV ANSANM sèment le chaos dans plusieurs zones du département de l’Ouest, notamment à Carrefour. Ces groupes armés semblent vouloir se substituer à l’Etat en imposant leurs propres règles aux citoyens.
Taxes et « titres de propriété » imposés
À Saint-Rock, une section communale de Carrefour, les bandits ne se contentent plus de contrôler les routes et d’imposer des péages. Depuis novembre, ils demandent aux habitants de prouver qu’ils sont propriétaires de leur logement. Ceux qui n’ont pas de documents jugés « authentiques » doivent payer pour recevoir un acte délivré par les gangs eux-mêmes. Le refus de se plier à ces règles est sanctionné par la confiscation d’une partie de la propriété.
Dans des localités comme Saint-Rock et Bois d’Joutte, les bandits coupent les arbres des habitants pour les revendre aux boulangeries. Les terres appartenant aux paysans sont également envahies, les privant ainsi de leurs moyens de subsistance.
Des citoyens abandonnés
La Police Nationale d’Haïti (PNH) ayant brillé par son absence dans ces zones, les habitants sont livrés à eux-mêmes. Ils sont soumis aux exactions des gangs, sans possibilité de se défendre ou de protester. A Carrefour, comme dans d’autres communes, la loi des groupes armés règne en maître et personne n’ose dénoncer publiquement la situation.
Un phénomène qui s’étend
Si Carrefour, Ganthier, Gressier et Croix-des-Bouquets sont déjà considérés comme des « territoires perdus », de nouveaux quartiers de la capitale, tels que Nazon, Christ-Roi et Delmas 30, semblent suivre le même chemin. Les gangs gagnent du terrain, menaçant encore plus la stabilité du département de l’Ouest.
En l’absence de réponse des autorités, les citoyens continuent de vivre sous la coupe de ces groupes armés, sans pouvoir retrouver un semblant de normalité.