Plusieurs organisations de la diaspora haïtienne et de défense des droits de l’homme s’élèvent contre la déportation massive d’Haïtiens par les autorités dominicaines. Dans une note transmise au Journalier ce mercredi 16 octobre, ces organisations dénoncent avec force ce qu’elles qualifient de violations des droits humains et de racisme systémique, tant en République dominicaine que dans d’autres pays des Amériques.
Les signataires de ce mémorandum conjoint, issus de différents pays, mettent en lumière un processus qu’ils jugent alarmant et contraire aux normes internationales. Ils rappellent que toute expulsion doit faire l’objet d’une évaluation individualisée afin de déterminer si la personne est en danger en cas de retour forcé. Cette procédure, rappellent-ils, est inscrite dans les conventions internationales que la République dominicaine a ratifiées, notamment le principe de non-refoulement. Cependant, ces engagements semblent être ignorés, selon les organisations de défense des droits de l’homme.
Les expulsions, qui concernent même des Haïtiens ayant un permis de séjour légal, sont qualifiées de « racistes et discriminatoires ». Ce constat est confirmé par la Coalition nationale pour la migration et les réfugiés, qui opère en République dominicaine.
Face à cette situation, les signataires demandent l’arrêt immédiat de ces opérations qu’ils qualifient de raids. Ils demandent que les droits fondamentaux des Haïtiens soient respectés et que les dispositions de la Convention de Genève soient appliquées pour protéger les Haïtiens soumis à des mesures migratoires.
Les organisations en profitent pour rappeler que la crise sociopolitique en Haïti, marquée par l’insécurité et l’instabilité économique, est à l’origine de l’exode massif de la population. Elles appellent les autorités haïtiennes à prendre leurs responsabilités en améliorant les conditions de vie de la population, afin de freiner ces départs désespérés.
La liste des signataires comprend des personnalités et des organisations basées en Europe, en France et dans les Caraïbes. Ils soulignent l’urgence d’actions concrètes, tant au niveau local qu’international, pour répondre à cette crise humanitaire qui touche des milliers de familles haïtiennes.