Deux semaines après le massacre sanglant de Pont-Sondé, un climat de peur et d’incertitude continue de régner dans la région de l’Artibonite. Ce n’est pas seulement la brutalité des événements qui est alarmante, mais aussi l’absence criante de réponse concrète de la part des autorités. Certes, des changements à la tête de la police régionale ont été annoncés, mais ces mesures semblent pour l’instant symboliques. Sur le terrain, aucune amélioration n’est constatée.
Selon les informations parvenues à notre rédaction, les agents de la Police Nationale d’Haïti (PNH) déplorent un manque flagrant de matériel et d’équipements adéquats pour mener des opérations efficaces. Cela laisse le champ libre au gang des « kokorat san ras » qui continue de dominer la commune de l’Estère sans rencontrer de réelle résistance. Les villes voisines comme Petite-Rivière de l’Artibonite, Liancourt, Verrettes et Desdunes ne sont pas mieux loties. Ces communes restent sous le contrôle des gangs, rendant la vie de leurs habitants insupportable.
Les menaces qui pèsent sur le barrage de Canaux, site stratégique pour l’économie et l’agriculture de la région, renforcent les inquiétudes. Sans une action rapide, le barrage pourrait devenir la prochaine cible de ces criminels, avec des conséquences dévastatrices pour la population locale.
Face à cette situation, les citoyens de l’Artibonite lancent un appel désespéré aux autorités nationales et internationales. Ils demandent que les promesses faites soient enfin tenues et que la PNH soit dotée des moyens nécessaires pour rétablir l’ordre. Car si l’Etat reste silencieux, le désespoir et la violence risquent de se propager dans une région déjà à bout de souffle.
L’absence de réaction tangible de la part du gouvernement haïtien et des responsables de la sécurité nationale soulève des questions légitimes. Pourquoi cette inaction prolongée ? Qu’est-ce qui empêche l’État d’agir face à une crise aussi grave ? Il est clair que sans une intervention décisive, la situation dans l’Artibonite continuera à se dégrader, transformant la région en une zone de non-droit.
Le silence des autorités est non seulement une trahison envers les habitants de Pont-Sondé et des communes environnantes, mais aussi un signal inquiétant pour le reste du pays. Combien de massacres encore avant que les promesses ne se traduisent en actes ? Il est temps pour l’État haïtien de sortir de son inertie et de restaurer la confiance dans ses institutions.
Le temps presse et l’Artibonite ne peut plus attendre.