Port-au-Prince a connu une nuit d’horreur le vendredi 15 novembre. Lors de l’escalade de la violence, les habitants de l’avenue Poupelard, de la ruelle Chrétien et d’autres quartiers environnants ont été brutalement pris pour cible par les membres de la coalition armée Viv Ansanm.
Sous un déluge de tirs d’armes automatiques, une panique généralisée s’est emparée de ces zones densément peuplées. Hommes, femmes et enfants ont fui leurs maisons, abandonnant leurs biens pour sauver leurs vies. « Nous n’avons pas eu le temps de réfléchir. Les tirs étaient si intenses que nous avons cru que nous allions mourir », raconte un habitant de la ruelle Chrétien, encore sous le choc.
Malgré les appels à l’aide incessants des habitants, la police semble avoir été dépassée par l’ampleur de l’attaque. Cette situation illustre, une fois de plus, la montée en puissance des bandes armées dans la capitale, qui imposent leur loi et sèment la terreur en toute impunité.
Pour beaucoup, la nuit dernière a marqué un tournant : « Nous vivons dans une prison à ciel ouvert. Chaque soir, nous prions pour voir demain », confie une mère de famille.
Alors que les autorités tentent de reprendre le contrôle de la situation, les habitants n’ont qu’une seule option : fuir. Une question demeure : combien de temps Port-au-Prince continuera-t-elle à sombrer dans l’anarchie, laissant ses citoyens à la merci des gangs armés ?