Port-au-Prince est confronté à une nouvelle crise du carburant, qui commence à être inquiétante. Plusieurs stations-service de la capitale sont déjà en rupture de stock, laissant les automobilistes et les habitants dans l’incertitude. Ce phénomène n’est pas dû à une simple fluctuation des stocks, mais à la montée en puissance de la coalition de gangs « Viv Ansanm », qui a resserré son emprise sur plusieurs zones stratégiques de la ville, perturbant la distribution de carburant.
Le syndicat « ASTM », présidé par le syndicaliste Jacques Anderson Desroches, a tiré la sonnette d’alarme face à cette situation qui risque d’aggraver la crise énergétique du pays. Selon l’ASTM, en occupant les routes principales et en menaçant les chauffeurs de camions-citernes, ces bandes empêchent la livraison régulière de carburant aux stations-service. Cette situation pourrait conduire à une pénurie totale de carburant dans les prochains jours si aucune mesure urgente n’est prise pour sécuriser les voies de distribution.
Dans un contexte où le pays est déjà confronté à une crise politique, économique et sociale, cette nouvelle pénurie de carburant ajoute une pression supplémentaire sur la population. Le carburant est indispensable non seulement pour les transports, mais aussi pour les générateurs d’électricité dans les quartiers privés d’électricité, en raison des fréquentes coupures de courant.
La coalition de gangs « Viv Ansanm », qui joue un rôle central dans ce chaos, revendique le contrôle de plusieurs zones stratégiques de Port-au-Prince. Leur montée en puissance entraîne la fermeture d’axes routiers essentiels et empêche la circulation des produits de première nécessité, notamment l’essence. Leur impact sur l’approvisionnement en carburant constitue désormais une menace directe pour la stabilité du pays, qui dépend fortement de ces ressources pour maintenir un certain niveau d’activité économique.
La situation est d’autant plus pressante que le pays est sans gouvernement stable depuis plusieurs mois et que ses institutions sont fragiles. Les actions de ces gangs créent un vide de pouvoir et un manque de mesures efficaces pour contrer leur influence grandissante. Le ministre de l’énergie et des ressources naturelles n’a pas encore réagi publiquement, ce qui laisse planer un flou inquiétant sur les solutions possibles à court terme.
Les citoyens sont pris en otage dans cette guerre de pouvoir, contraints de se battre pour une goutte de carburant tout en observant une capitale plongée dans l’incertitude. La pénurie de carburant pourrait avoir des conséquences dramatiques sur la mobilité, l’approvisionnement en denrées alimentaires et en biens de consommation, ainsi que sur le secteur médical, déjà en difficulté.
Face à cette situation, l’ASTM demande une intervention immédiate des autorités et des forces de sécurité pour sécuriser les routes et permettre la reprise de l’approvisionnement en carburant. Si rien n’est fait, la menace d’une pénurie totale de carburant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince pourrait devenir une réalité tangible, plongeant encore plus le pays dans une crise humanitaire sans précédent.