Depuis plusieurs jours, l’Arcahaie et Solino sont le théâtre d’un véritable cauchemar pour leurs habitants, pris en étau entre des bandes armées et des forces de l’ordre incapables de rétablir l’ordre. Alors que les populations de ces zones fuient pour sauver leur vie, une question brûlante se pose : Haïti s’enfonce-t-elle dans le chaos, sous les yeux impuissants d’un Etat déconnecté de la réalité ?
Hier encore, à Solino, des familles entières ont fui leurs maisons dans la panique, cherchant à se mettre à l’abri des balles et des menaces permanentes. Le climat de terreur instauré par les gangs semble insurmontable, d’autant plus que, dans des régions comme l’Arcahaie, ces criminels affichent leurs victoires sur les réseaux sociaux. Ces vidéos de propagande, dans lesquelles ils se vantent de contrôler la ville, alimentent un sentiment de désespoir croissant. Que fait l’État face à ce défi ?
Le Ministère de la Justice et de la Sécurité Publique (MJSP), plutôt que de rassurer la population, a annoncé des complots visant à assassiner le Premier Ministre et d’autres membres du gouvernement. Cette déclaration, bien qu’alarmante, n’a fait qu’accentuer l’impression d’un gouvernement désemparé, plus préoccupé par ses propres intérêts que par la sécurité de ses citoyens. Chaque jour qui passe semble marquer une nouvelle étape dans la désintégration de l’Etat haïtien.
Face à ces événements, il est clair que la sécurité nationale est en danger. Mais ce qui est encore plus inquiétant, c’est l’incapacité chronique des autorités à reprendre le contrôle du territoire. L’Arcahaie, Solino et tant d’autres zones sont devenues les symboles d’une République en faillite, où les gangs, profitant de l’absence de leadership, imposent leur loi.
Il est temps de se poser la question : où sont les leaders politiques ? La lutte pour le pouvoir semble avoir pris le pas sur l’essentiel. Alors que les dirigeants se battent pour se maintenir en place, le pays s’enfonce dans un tourbillon de violence et d’anarchie. La situation est grave, et si des mesures drastiques ne sont pas prises immédiatement, Haïti pourrait bien devenir une terre de désolation, où l’espoir d’un avenir meilleur aura disparu dans les balles et les larmes.
En définitive, l’heure n’est pas aux simples déclarations. Le peuple haïtien mérite des actes concrets, une réponse forte qui rétablisse la paix et la justice. Mais pour cela, nos autorités doivent placer l’intérêt national au-dessus de leurs ambitions personnelles. Haïti n’a plus de temps à perdre.