La République dominicaine a récemment été le théâtre de manifestations contrastées, mettant en lumière des tensions sociales profondément ancrées. Après une marche organisée par des Dominicains d’origine haïtienne, réclamant leur droit légitime à la nationalité dominicaine, un groupe d’extrémistes connu sous le nom de « Newva Orden » est monté sur scène quelques jours plus tard, amplifiant un discours qui divise.
Ces manifestants, qui ont marché de l’avenue 27 Février jusqu’au Palais national, ont exigé une « action ferme » de la part du gouvernement pour contrer ce qu’ils percevaient comme une « invasion » haïtienne. Les slogans qu’ils ont scandés, tels que « Si Abinader ne les expulse pas (les Haïtiens), nous le ferons » et « Eux là-bas et nous ici », révèlent une position radicale qui appelle à des mesures extrêmes contre la communauté haïtienne.
Ces manifestations soulèvent des questions cruciales sur la coexistence entre Dominicains et Haïtiens. Alors que certains cherchent à faire entendre leur voix dans une quête de droits civiques, d’autres choisissent de répondre par la peur et l’exclusion. Les tensions ethniques, déjà exacerbées par les politiques migratoires restrictives, trouvent une nouvelle légitimité dans ce climat de colère alimenté par des groupes extrémistes.
Il est impératif que le gouvernement dominicain prenne en compte cette dynamique et œuvre en faveur d’un dialogue constructif entre les différentes communautés, afin d’éviter une escalade de la violence et de garantir les droits de tous ses citoyens. A cet égard, la manière dont les autorités réagiront aux demandes des uns et aux menaces des autres sera déterminante pour l’avenir des relations entre ces deux groupes qui cohabitent sur l’île.