La récente installation du Conseil électoral provisoire (CEP), composé de seulement sept membres, a suscité une vague d’indignation parmi les organisations de défense des droits de l’homme. Ces dernières dénoncent vigoureusement l’absence criante de représentants des secteurs des droits de l’homme et des femmes, une grave lacune selon elles, qui risque de miner la crédibilité et la légitimité du CEP.
En effet, dans un contexte politique déjà fragile, cette exclusion de deux secteurs clés, souvent perçus comme les garants d’un processus électoral inclusif et équitable, soulève de sérieuses questions sur les intentions réelles des autorités. Peut-on réellement espérer une transition démocratique sereine si les voix des femmes et des défenseurs des droits de l’homme ne sont pas représentées au sein de l’organe chargé de superviser les élections ?
Les critiques ne s’arrêtent pas là. Les organisations de la société civile, porte-parole des populations marginalisées, demandent au Comité pour la Transition (CPT) d’agir rapidement pour remédier à ces lacunes. Pour elles, l’absence de ces secteurs pourrait non seulement retarder, mais aussi compromettre le processus de transition politique. Ils avertissent que sans une composition complète et représentative du CEP, les élections risquent de se dérouler dans un climat de méfiance généralisée, compromettant ainsi les efforts déjà fragiles pour sortir le pays de sa crise politique.
Le moment est critique. La transition étant déjà sur une pente glissante, les organisations insistent sur l’urgence d’une action immédiate pour éviter l’échec. La crédibilité du processus électoral dépend de la confiance des citoyens, et pour restaurer cette confiance, il est essentiel que tous les secteurs soient équitablement représentés.
En conclusion, l’avenir de la transition démocratique haïtienne est incertain et il appartient maintenant au CPT de prendre les mesures nécessaires pour éviter un naufrage annoncé. Le CEP, dans sa configuration actuelle, ne peut incarner l’espoir d’une véritable alternance démocratique sans la participation pleine et entière des acteurs essentiels que sont les défenseurs des droits de l’homme et les femmes.