Le tweet de Kathia Verdier, en tant que représentante du Ministère des Haïtiens Vivant à l’Étranger (MHAVE), vient clôturer les journées portes ouvertes de la 14e édition de la Journée Nationale de la Diaspora (JND).
Sous le thème ambitieux « Diaspora et gouvernance : une participation effective et inclusive », ce message évoque une volonté affichée du gouvernement haïtien de reconnaître la diaspora comme un acteur essentiel dans la refondation du pays.
Cependant, cet appel soulève des questions sur la véritable portée de ces intentions.
Tout d’abord, la reconnaissance de la diaspora comme source de solutions et d’initiatives pour Haïti est un pas dans la bonne direction. Pour un pays en proie à des crises politiques et économiques récurrentes, s’appuyer sur les compétences et les ressources des Haïtiens vivant à l’étranger semble être une nécessité.
Pourtant, la question demeure : comment cette participation sera-t-elle réellement mise en œuvre ?
Les discours politiques, souvent empreints de bonnes intentions, doivent être suivis d’actions concrètes.
Il est essentiel que la diaspora ne soit pas simplement utilisée comme un symbole, mais bien considérée comme un partenaire actif dans le processus décisionnel.
Ensuite, il est important de noter que la gouvernance inclusive ne saurait se limiter à des événements ponctuels comme cette conférence-débat prévue à l’Hôtel Karibe.
Pour que la diaspora puisse effectivement contribuer à la gouvernance, des mécanismes doivent être établis pour garantir sa représentation dans les instances politiques et décisionnelles.
Cela nécessite un dialogue constant et une transparence qui, jusqu’à présent, ont souvent fait défaut dans la relation entre le gouvernement et la diaspora.
Enfin, le message de reconnaissance et d’unité, aussi louable soit-il, doit être accompagné d’une véritable volonté politique de changer les dynamiques de pouvoir en Haïti.
La diaspora est déçue par des promesses non tenues et un manque de considération pour ses contributions.
Si le gouvernement, sous la direction du Premier Ministre Alix Didier Fils Aimé, souhaite vraiment créer un avenir meilleur pour Haïti, il doit s’engager à établir une relation de confiance avec la diaspora, en l’incluant non seulement sur le papier, mais dans les faits.
Tout compte fait, le tweet de Kathia Verdier est une belle déclaration d’intention, mais il ne suffit pas.
La diaspora haïtienne mérite un engagement sincère et des actions concrètes pour transformer cette reconnaissance en une véritable participation efficace.