Alors qu’Haïti sombre dans une crise multidimensionnelle sans précédent, le Parti Les Engagés pour le Développement (EDE) interpelle la Communauté des Caraïbes (CARICOM) pour réorienter un processus de transition à la dérive.
Dans un contexte où l’insécurité gangrène les rues, où l’économie s’effondre et où la population perd espoir, la lettre adressée au Groupe des Éminentes Personnalités (GEP) de la CARICOM sonne comme un cri d’alarme.
Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé incarner une passerelle vers la stabilité, est aujourd’hui au cœur des critiques.
EDE dénonce son incapacité à engager les réformes constitutionnelles et à préparer les élections prévues pour 2026.
Pire encore, un rapport du Réseau National de Défense des Droits Humains révèle un gaspillage financier choquant : 93,5 millions de gourdes mensuelles, soit près d’un milliard de gourdes dépensées d’ici 2026, pour une institution dont les résultats sont invisibles.
Comment justifier un tel fardeau pour les caisses de l’État, alors que des millions d’Haïtiens luttent pour survivre au quotidien ?
Cette situation n’est pas seulement une question de gestion technique. C’est une offense à la dignité d’un peuple abandonné.
EDE a raison de pointer du doigt l’indécence de ces dépenses dans un pays où écoles et hôpitaux manquent de tout, où les gangs dictent leur loi, et où l’État semble réduit à un spectateur impuissant.
La légitimité du CPT, déjà fragile, s’érode davantage chaque jour.
La CARICOM, qui a accompagné la création de ce Conseil, ne peut rester sourde à cet appel.
Dr. Kenny Anthony et le GEP doivent prendre acte de l’échec patent du processus actuel et œuvrer pour une transition recentrée, inclusive et transparente.
Cela implique probablement de revoir la composition du CPT, d’imposer des mécanismes de contrôle des fonds publics, et de fixer un calendrier crédible pour les réformes et les élections.
Mais au-delà des ajustements techniques, c’est la confiance des Haïtiens qu’il faut restaurer. Sans elle, aucune institution, aussi bien intentionnée soit-elle, ne pourra stabiliser le pays.