Alors que la République dominicaine a officiellement désigné les bandes armées opérant en Haïti comme des organisations terroristes, et que les Etats-Unis envisagent de leur accorder le même statut, les autorités haïtiennes se montrent prudentes.
Selon une enquête du Miami Herald, les membres du gouvernement de transition haïtien sont réticents à adopter cette qualification. Le journal explique que cette hésitation est motivée par la crainte de conséquences économiques importantes. Qualifier les gangs de terroristes pourrait, entre autres, compliquer les relations avec les assureurs, affecter la réglementation bancaire et décourager les investissements étrangers, dans un pays déjà frappé par une crise humanitaire et sécuritaire sans précédent.
Cette position contraste avec les appels croissants de la communauté internationale à intensifier la lutte contre les violences perpétrées par les groupes armés. Sur le terrain, ces derniers continuent d’imposer leur loi dans plusieurs zones stratégiques de la capitale et au-delà, multipliant les enlèvements, les attaques armées et les déplacements forcés de population.
Pour de nombreux observateurs, ce débat sur la qualification juridique des gangs soulève une question essentielle : comment concilier la nécessité d’une réponse ferme à la violence et les exigences de stabilité économique dans un contexte aussi fragile que celui d’Haïti ?