Le 11 mai 2025 devait marquer une étape cruciale dans la vie politique haïtienne avec la tenue d’un référendum constitutionnel.
Cependant, cette date emblématique est désormais synonyme de déception et de désillusion.
Les organisations de défense des droits humains dénoncent non seulement l’absence de cette consultation populaire, mais également l’opacité entourant l’utilisation des fonds publics qui avaient été prévus pour sa préparation.
Le référendum constituait un espoir tangible de restauration de l’ordre constitutionnel, inscrivant le pays sur la voie d’une légitimité institutionnelle tant attendue.
Son report illustre l’incapacité des autorités à honorer leurs engagements, laissant entrevoir une fracture alarmante dans la confiance du peuple envers ses dirigeants.
Le désengagement des autorités face à cette responsabilité s’apparente à une trahison des promesses faites lors de l’accord du 3 avril 2024, un texte censé guider le pays vers une transition pacifique et démocratique.
En parallèle, les questions sur l’utilisation des fonds alloués s’intensifient. Les organisations exigent des comptes sur les dépenses engagées par le Groupe de travail sur la Constitution et le Conseil Électoral Provisoire.
Comment des ressources publiques, qui auraient dû servir à garantir un processus démocratique, ont-elles pu être allouées sans que l’organisation du référendum ne soit véritablement envisagée ?
Ce flou, accompagné de la critique de la légitimité de ces entités, soulève des inquiétudes quant à une gestion des ressources qui pourrait frôler la malversation.
Pour restaurer la confiance et éviter une crise encore plus profonde, il est impératif que le Conseil présidentiel de transition et le gouvernement haïtien définissent une feuille de route précise pour l’avenir.
Ce plan doit s’appuyer sur une évaluation des erreurs passées et privilégier les intérêts de la nation.
Les organisations de défense des droits humains, par leur vigilance, insistent sur le besoin de responsabilité et de transparence. La question qui se pose désormais est la suivante : où est passé l’argent du référendum ?