Invité dans l’émission 64 minutes de TV5Monde, le Président du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), Leslie Voltaire, a choisi ses mots avec précaution pour aborder des sujets aussi sensibles que le trafic d’organes en Haïti et le rôle présumé de certaines personnalités politiques dans le financement de gangs armés. Cependant, au fil de ses réponses, de nombreuses questions sont restées sans réponse et de graves accusations ont été esquivées.
Interrogé sur le trafic d’organes, Voltaire a reconnu l’existence de ce fléau en Haïti, mais a omis de fournir des détails cruciaux. En particulier, il n’a pas mentionné l’implication présumée d’Emmanuel Vertilaire et de Smith Augustin dans l’octroi de pouvoirs à l’ex-sénateur Moïse Jean-Charles, qui aurait vendu le réseau anguille à Betty Lamy et Walson Sanon pour faciliter des actes criminels. Cette omission pose question, car elle pourrait occulter un aspect fondamental de cette pratique illégale qui ravage le pays.
Quant aux gangs armés, Voltaire a admis que l’ancien président Michel Joseph Martelly avait joué un rôle clé dans leur montée en puissance. Il aurait fédéré ces groupes et leur aurait donné une fausse légitimité en les convainquant de leur légalité, dans le but de conserver le pouvoir à tout prix. Cependant, bien que les preuves de la complicité de l’ex-président dans le financement et la prolifération des gangs soient nombreuses, Voltaire s’est abstenu de pousser plus loin ses accusations ou de lui demander directement des comptes.
Cette tendance à éviter les sujets les plus sensibles renforce l’impression que certaines vérités restent inaccessibles. À l’heure où la violence des gangs ravage la société haïtienne et où des pratiques aussi graves que le trafic d’organes se multiplient, une action décisive s’impose. L’attentisme politique de personnalités comme Leslie Voltaire est dangereux, car il nourrit l’impunité et permet la poursuite de pratiques criminelles.
Dans ce contexte, il devient urgent que les autorités, y compris la présidence Voltaire, reconnaissent officiellement les gangs comme des organisations terroristes. Une telle déclaration serait un premier pas vers le rétablissement de l’ordre et la réparation des injustices qui minent le pays. La nation haïtienne mérite de connaître la vérité sans fard sur les auteurs et les pratiques qui ont contribué à sa dévastation actuelle.