Après un an à la tête de la Primature, Alix Didier Fils-Aimé apparaît aujourd’hui comme un chef de gouvernement sans cap, sans volonté réelle d’agir et, surtout, sans légitimité politique.
Contrairement à son discours initial, Fils-Aimé n’a jamais manifesté la moindre volonté d’organiser des élections rapides. Au contraire, il a pesé de tout son poids sur le Conseil électoral provisoire (CEP) pour favoriser un décret électoral étalant le processus sur une année entière, repoussant de fait tout retour à l’ordre démocratique.
Ce choix n’a rien d’une simple maladresse administrative : c’est une stratégie de statu quo.
Parallèlement, son rôle comme chef du Conseil supérieur de la Police nationale (CSPN) s’est révélé tout aussi décevant.
En douze mois, aucune volonté politique claire n’a émergé pour rétablir la sécurité, alors même que le pays vit au rythme des exactions armées.
Fils-Aimé a préféré gérer l’insécurité comme un dossier secondaire plutôt que comme l’urgence nationale qu’elle représente.
Un an après, le constat est accablant : pas de vision, pas d’action, pas de progrès.
C’est dans ce contexte que le Conseil présidentiel de transition (CPT) s’est réuni aujourd’hui, avec huit de ses membres — à l’exception de Fritz Jean, retenu pour un enterrement — pour dresser un diagnostic sévère : le Premier ministre a échoué.
L’atmosphère de la rencontre était lourde, marquée par le sentiment que la situation ne peut plus durer.
Les conseillers proches du Premier ministre eux-mêmes viennent de le lâcher, signe que la rupture est désormais consommée.
Le CPT envisage, sans tarder, les décisions nécessaires pour remettre Haïti sur la voie de la sécurité, de la gouvernance et de la transition démocratique.







