La crise sécuritaire en Haïti a atteint un niveau inquiétant avec la récente attaque du commissariat de Cabaret. Après une opération des forces de l’ordre pour reprendre le contrôle de la zone, la réponse a été rapide. Quelques heures seulement après l’annonce de la réoccupation du commissariat par des policiers blindés, des individus armés, présumés appartenir au gang du Village-de-Dieu, ont pris d’assaut le bâtiment et l’ont saccagé.
La scène, immortalisée par des vidéos largement diffusées sur les réseaux sociaux, montre des hommes en uniforme de police. Une mise en scène qui sème la confusion dans les esprits et érode un peu plus la confiance des citoyens envers les autorités. Le fait que ces groupes armés, manifestement mieux équipés et organisés, puissent simuler des opérations de police pose la question de l’efficacité des stratégies actuelles de sécurité publique.
Les gangs continuent d’imposer leur loi, défiant ouvertement un État affaibli et impuissant. La prise de contrôle temporaire du commissariat par la police n’a été qu’une parenthèse, vite refermée par une démonstration de force des groupes armés. Cette situation nous rappelle cruellement que la présence policière est souvent symbolique et que le contrôle de vastes étendues de territoire échappe désormais totalement aux autorités.
Au-delà de l’événement, c’est l’avenir d’Haïti qui est en jeu. Face à l’emprise croissante de ces groupes sur le territoire et à la menace permanente qui pèse sur la population, la question de la sécurité devient primordiale. Combien de temps encore les Haïtiens devront-ils vivre sous la coupe de gangs qui sapent les fondements mêmes de l’Etat ?