Leslie Voltaire, président du Conseil présidentiel de transition (CPT), a repris la route, cette fois-ci en Colombie, où il a tenu une série de réunions de haut niveau. La plus marquante a été sa rencontre avec le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, le mardi 29 octobre 2024. A l’ordre du jour, des sujets cruciaux pour Haïti : la coopération internationale, la crise politique, la crise humanitaire, la sécurité et la perspective d’élections. Mais une question cruciale demeure : s’agit-il d’une réunion de plus sans impact réel pour Haïti ?
Depuis plusieurs années, les dirigeants haïtiens, y compris Voltaire, enchaînent les échanges diplomatiques à l’étranger. Pourtant, les résultats concrets de ces rencontres sont souvent absents. Haïti continue de s’enfoncer dans la crise, qu’il s’agisse de l’insécurité galopante, de la dégradation des institutions publiques ou de la misère quotidienne de la population. Le voyage en Colombie aura-t-il un impact réel sur la vie quotidienne des Haïtiens ou s’agit-il d’une énième tournée diplomatique pour redorer l’image de Voltaire sur la scène internationale ?
Le problème des réunions multiples sans suite tangible est récurrent dans la politique haïtienne. La liste des promesses faites est longue, mais celle des engagements tenus reste désespérément vide. Le dialogue avec l’ONU aurait pu être l’occasion d’ouvrir la voie à une véritable coopération pour stabiliser le pays et organiser des élections crédibles, indispensables au retour de la confiance. Mais Voltaire n’a pas encore révélé les détails de l’accord concret qui pourrait résulter de cette rencontre avec Guterres.
Les défis auxquels Haïti est confronté exigent plus que des paroles diplomatiques. La population a besoin de voir le changement, pas seulement d’entendre des promesses. Si les réunions Voltaire ne débouchent pas sur des actions immédiates, ne feront-elles que renforcer le scepticisme des Haïtiens, lassés d’une diplomatie qui ne fait que parler sans agir ?
Alors que l’incertitude règne, l’espoir se fait rare. L’heure est aux résultats concrets, et chaque rendez-vous manqué ne fait qu’accroître le sentiment de désillusion.