Hier, dimanche 1er décembre 2024, le Ministère de la Santé Publique et de la Population (MSPP) a organisé une cérémonie officielle à Pétion-Ville pour marquer la journée mondiale de lutte contre le SIDA. Placée sous le thème » An n Respektè Dwa Tout Moun Pou N Fini Ak SIDA « , cette initiative a réuni plusieurs personnalités locales et internationales, dont la Ministre Dr. Duckenson Lorthé Bléma, le Conseiller-Président Dr. Louis Gérald Gilles, l’Ambassadeur des Nations Unies en Haïti Maria Isabel Salvador et l’Ambassadeur des Etats-Unis Dennis B. Hankins.
Progrès et défis soulignés
Le ministre Dr. Duckenson Bléma a salué les progrès réalisés en Haïti dans la lutte contre le VIH, grâce notamment aux efforts communautaires et aux partenariats public-privé. Il a également évoqué les difficultés liées à l’insécurité, notamment dans les départements de l’Ouest et de l’Artibonite, tout en affirmant que les stratégies locales ont permis de maintenir l’accès aux traitements antirétroviraux pour les personnes vivant avec le VIH (PVVIH).
Pour sa part, l’Ambassadeur Dennis B. Hankins s’est dit préoccupé par l’impact de la violence armée sur le système de santé, notamment la fuite des professionnels de santé et la destruction des hôpitaux. Il a toutefois noté des progrès encourageants :- 96% des PVVIH connaissent leur statut sérologique. - 89 % reçoivent un traitement. - 87% des patients sous traitement ont atteint la suppression virale.
Maria Isabel Salvador, directrice du BINUH, a également salué ces avancées, tout en appelant à intensifier les efforts pour construire un avenir sans VIH/SIDA, avec une attention particulière pour les jeunes, qui représentent 25 % des nouvelles infections.
Les revendications des personnes vivant avec le VIH/sida
L’événement a cependant été marqué par l’intervention de personnes vivant avec le VIH, qui ont perturbé la cérémonie pour exiger des mesures concrètes de la part de l’État. Elles ont réclamé des solutions à l’insécurité grandissante, ainsi qu’un programme d’aide spécifique. Brandissant des pancartes, elles ont dénoncé les barrages qui entravent l’accès aux soins et ont déclaré : » Nous avons droit à la vie ! « .
Cette journée a permis de rappeler que, malgré les progrès accomplis, la lutte contre le VIH/SIDA en Haïti reste confrontée à des défis majeurs, nécessitant une mobilisation accrue de tous les acteurs.