Ce 7 février 1986, Haïti est en fête. Après 29 ans de dictature des Duvalier, marquée par une répression brutale, une corruption systémique et l’exil forcé de milliers d’opposants, Jean-Claude Duvalier fuyait le pays, laissant derrière lui un peuple assoiffé de liberté et de justice. Ce jour-là, un nouvel espoir est né : celui d’une Haïti démocratique, prospère et souveraine.
Mais 39 ans plus tard, cet espoir s’est évanoui. Les promesses de la démocratie ont été trahies par des coups d’État à répétition, une corruption endémique et des abus de pouvoir à tous les niveaux. La transition démocratique, entamée au prix de tant de sacrifices, s’est enlisée dans l’incompétence et la mauvaise gouvernance. Le Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé être la solution pour remettre le pays sur les rails, peine à remplir sa mission, laissant la population dans l’incertitude et le désespoir.
Les crises politiques successives ont conduit à une instabilité chronique, rendant toute tentative de développement économique et social quasiment impossible. L’insécurité, alimentée par des bandes armées agissant en toute impunité, prive des milliers de citoyens de leurs droits fondamentaux. L’État, gangrené par les intérêts personnels et les luttes de pouvoir, semble incapable de répondre aux besoins urgents du peuple haïtien.
Alors, que reste-t-il de l’idéal du 7 février 1986 ? Un souvenir amer pour les uns, un combat inachevé pour les autres. Pourtant, l’histoire nous enseigne que les peuples qui refusent la résignation finissent par triompher. Il est temps de raviver la flamme de 1986 et d’exiger ce qui nous est dû : une Haïti juste, démocratique et souveraine.
Le changement ne viendra ni des puissances étrangères, ni des élites corrompues, mais d’un réveil collectif, d’un engagement civique inébranlable. Haïti ne peut plus attendre. Luttons ensemble pour que le 7 février ne soit plus seulement une date commémorative, mais le symbole d’une révolution enfin accomplie.