Le Bureau intégré des Nations Unies en Haïti (BINUH) a publié un rapport alarmant sur la situation sécuritaire dans le pays entre janvier et mars 2025. Selon ce document, au moins 1 617 personnes ont perdu la vie et 580 autres ont été blessées dans un climat de violence généralisée impliquant des bandes armées, des groupes d’autodéfense et les forces de sécurité.
Le rapport souligne une nette augmentation des enlèvements contre rançon, avec 161 cas enregistrés, dont 63% dans le département de l’Artibonite. Ce phénomène criminel continue de semer la terreur dans les communautés, alimentant une insécurité généralisée.
L’une des attaques les plus marquantes a été celle de la prison de Mirebalais, où des gangs ont orchestré une évasion spectaculaire, libérant 515 détenus. Un autre fait marquant a été l’émergence du mouvement « BwaKale », qui a conduit à la mort de 189 personnes accusées d’être liées à des gangs.
Le BINUH s’est également inquiété de la brutalité croissante des forces de l’ordre. Selon le rapport, 802 personnes ont été tuées lors d’opérations de police, et une proportion importante de ces victimes étaient des civils. L’ONU dénonce également les 65 exécutions sommaires commises par des membres des forces de sécurité, soulignant l’impunité qui semble entourer ces actes violents.
Les violences sexuelles sont également une des nombreuses tragédies, avec plus de 333 femmes enregistrées comme survivantes de violences sexuelles, principalement des viols collectifs. Le rapport indique que cette violence affecte également les enfants, dont certains sont tués, blessés ou même enrôlés de force dans des gangs armés.
La situation en Haïti reste précaire et tragique, la population continuant à souffrir de la violence des groupes armés et de la répression policière. Le BINUH appelle à une action urgente pour enrayer ce cycle de violence qui déstabilise le pays et plonge ses citoyens dans la terreur.