L’année 2024 a été l’une des plus violentes de l’histoire récente d’Haïti, marquée par une escalade sans précédent de l’insécurité. Selon un rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme, plus de 5 600 homicides ont été enregistrés, dépassant de 1 000 le nombre de victimes recensées en 2023.
Cette explosion de la violence met en évidence l’expansion des gangs dans plusieurs régions du pays, laissant la population civile sans protection adéquate. Les massacres se sont multipliés, notamment à Wharf Jérémie, où le gang dirigé par Monel Félix, alias Mikanò, a exécuté plus de 200 personnes en 2024.
Le rapport fait également état de 315 lynchages de membres de gangs ou de personnes soupçonnées de l’être, souvent avec le soutien tacite de certains éléments des forces de l’ordre. En outre, des exécutions extrajudiciaires impliquant des unités spécialisées de la Police nationale d’Haïti (PNH) ont été enregistrées au cours de la même période.
« L’impunité pour les violations des droits de l’homme et la corruption continuent d’alimenter la crise en Haïti », a déclaré Volker Türk, Haut Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme. Il souligne également que les inégalités sociales et économiques profondément enracinées restent des facteurs aggravants.
Face à cette situation, le Haut Commissaire appelle la PNH et la communauté internationale à renforcer les mécanismes de contrôle pour s’assurer que les agents impliqués dans les abus soient tenus responsables de leurs actes.
Les résultats de 2024 illustrent l’urgence d’une réponse coordonnée pour enrayer cette spirale de violence et protéger la population haïtienne.