Ce lundi 7 avril 2025, le Premier Ministre Alix Didier Fils-Aimé a fait sa traditionnelle apparition à la cérémonie officielle marquant le 222ème anniversaire de la mort de Toussaint Louverture. Entouré de membres du gouvernement, il a prononcé un discours pompeux saluant la mémoire du héros national, présenté comme un modèle de courage et de vision. Une belle mise en scène. Mais d’une hypocrisie écoeurante.
Car en réalité, le contraste est saisissant. Toussaint Louverture était un homme de rigueur, de stratégie et de sacrifice. Alix Didier Fils-Aimé, lui, incarne un État à genoux, impuissant face à l’insécurité, désorganisé face aux urgences nationales, silencieux face à l’effondrement institutionnel. Il n’a pas le courage, la lucidité et la fermeté nécessaires en temps de crise. Son gouvernement est paralysé, son autorité inexistante et son leadership réduit à des apparences symboliques dépourvues de substance.
Quel cynisme que d’invoquer Toussaint Louverture ! Comment oser mentionner son nom dans un contexte aussi honteux de faillite politique, sociale et morale ? Citer Toussaint dans ces conditions n’est pas un hommage. C’est une offense. Une tentative grossière de se couvrir de la gloire des morts pour masquer l’incapacité des vivants à gouverner.
Toussaint Louverture n’aurait jamais toléré un tel abandon. Il croyait en un État fort et organisé, capable de défendre son peuple contre toutes les formes d’oppression. Alix Didier Fils-Aimé, en revanche, préside un régime qui laisse le peuple sans défense, sans services, sans avenir. Il préside un pays où la peur est quotidienne, où l’espoir se meurt, où l’État n’a plus de colonne vertébrale ni de volonté politique.
Le plus grand affront à la mémoire de Toussaint Louverture n’est pas l’oubli. C’est l’utilisation hypocrite de son nom par ceux qui l’ont trahi. Le Premier ministre aurait mieux fait de se taire, car même les héros perdent de leur éclat lorsqu’ils sont prononcés par un pouvoir aussi discrédité.
Haïti ne manque pas de symboles. Ce qui lui manque, ce sont des dirigeants à la hauteur de ces symboles. Et tant qu’Alix Didier Fils-Aimé continuera à se cacher derrière les fantômes de l’histoire pour masquer sa propre démission, il ne fera que creuser le fossé entre la mémoire et la réalité.