Le nombre de personnes déplacées en Haïti a triplé, dépassant désormais le million, selon des chiffres récents publiés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Cette situation désastreuse souligne l’aggravation d’une crise humanitaire marquée par des violences incessantes, l’effondrement des services essentiels et l’insécurité alimentaire.
Au 14 janvier 2025, de nouveaux chiffres révèlent que plus de 1 041 000 Haïtiens, dont une majorité de femmes et d’enfants, vivent dans l’extrême pauvreté. Ce chiffre alarmant représente un triplement du nombre de personnes déplacées en seulement un an. La violence des gangs et la détérioration continue des conditions de vie dans la capitale, Port-au-Prince, sont largement responsables de cette vague de déplacements. En un an, les déplacements dans la capitale ont augmenté de 87%.
Les enfants représentent plus de la moitié de cette population déplacée, une statistique qui souligne les conséquences dramatiques de cette crise pour les générations futures. Privés d’accès à l’éducation, ils vivent dans des conditions précaires, exposés à des risques sanitaires et psychologiques.
Une situation dramatique et inédite
La majorité des déplacés sont originaires de la région métropolitaine de Port-au-Prince, mais beaucoup ont fui en province, exacerbant la pression sur des communautés déjà fragilisées. Le département de l’Artibonite, par exemple, a vu le nombre de déplacés tripler en 2024, pour atteindre plus de 84 000 personnes. Cette expansion de la violence au-delà de la capitale souligne l’ampleur du problème.
Les communautés d’accueil, souvent composées d’amis et de membres de la famille, sont déjà débordées et 83 % des déplacés dépendent de leur hospitalité. Les autres sont contraints de vivre dans des camps surpeuplés, où les conditions de vie se détériorent rapidement. En effet, les rapports des sites de déplacement font état d’une grave pénurie de services essentiels tels que l’eau potable, l’assainissement, les soins de santé et l’éducation.
La réponse de l’OIM
L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) déploie des efforts considérables pour aider les populations déplacées. En 2024, l’OIM a fourni 18 millions de litres d’eau potable, distribué des couvertures, des lampes solaires et des kits d’hygiène, et offert des soins médicaux à des milliers de familles. Cependant, les besoins croissants rendent ces efforts insuffisants face à l’ampleur de la crise.
Grégoire Goodstein, chef de l’OIM en Haïti, déclare : » Nos équipes sont sur le terrain tous les jours, fournissant de l’eau potable, des soins médicaux et des abris, mais les demandes augmentent rapidement. Avec le soutien adéquat, nous serons en mesure d’étendre nos efforts encore plus loin ».
Un appel à la solidarité internationale
L’OIM, par la voix de son directeur général, Amy Pope, appelle la communauté internationale à renforcer son soutien. « Haïti a besoin d’une aide humanitaire soutenue pour sauver et protéger des vies. Nous devons travailler ensemble pour nous attaquer aux causes profondes de la violence et de l’instabilité qui ont entraîné tant de morts et de destructions. »
Malgré cette crise, l’OIM insiste sur le besoin de solutions durables pour une stabilité à long terme. Les investissements dans la gouvernance, la sécurité et la cohésion sociale sont essentiels pour briser les cycles de violence et permettre aux Haïtiens de reconstruire leur pays.
L’appel à l’aide est plus urgent que jamais. Les Haïtiens méritent un avenir meilleur et, face à cette crise, la solidarité mondiale doit prendre le pas sur l’indifférence.