Le commissariat de Mirebalais n’est plus. Il a été littéralement rasé par les membres de la coalition criminelle « Viv Ansanm », dans une mise en scène soigneusement filmée, comme pour marquer leur domination sur un territoire abandonné par l’Etat. Il ne s’agit pas d’une guerre éclair ou d’un coup de force isolé. Il s’agit d’une démonstration de puissance, réalisée en plein jour, dans un silence assourdissant, sans aucune force d’interposition.
Quelques jours plus tôt, le commissariat de Saut-d’Eau avait subi le même sort. Là encore, aucune réaction. Pas de stratégie. Aucune présence de l’Etat. A ce rythme, chaque commissariat ne sera plus qu’un souvenir, chaque ville une proie facile, chaque citoyen une cible sans protection.
Ce n’est plus seulement l’insécurité qui nous menace, mais l’effondrement même de la structure étatique. Que vaut une République où les institutions régaliennes s’effondrent les unes après les autres, sans que ceux qui, dans leurs bureaux sécurisés, se prétendent les garants de l’ordre public, n’émettent le moindre murmure ?
Le pire n’est pas l’audace des groupes armés. C’est l’indifférence d’un gouvernement qui regarde ailleurs pendant que le pays s’effondre. Chaque poste de police rasé est un message clair : « Nous sommes les maîtres ici. « Et tant que l’État ne réagira pas, ce message deviendra la norme.
Il est temps que les autorités se réveillent. Il est temps qu’elles se souviennent que gouverner, ce n’est pas seulement occuper un siège, c’est aussi protéger, agir et résister. Si ce n’est pas le cas, elles devraient au moins avoir le courage d’admettre leur abdication.