La chef haïtienne Leen Excellent a créé la surprise en prolongeant de 24 heures son marathon culinaire, qui constituait déjà un record avec 192 heures de cuisine ininterrompue. Au-delà de la performance physique, ce geste révèle une volonté claire de transformer un exploit personnel en un acte de portée nationale et culturelle.
Cette prolongation, loin d’être anecdotique, a une valeur stratégique. En ajoutant volontairement une journée supplémentaire à son événement, Leen Excellent affirme que ce record n’est pas une fin en soi, mais un levier pour projeter Haïti et sa gastronomie sur la scène mondiale. Elle a choisi de faire durer le geste, de rendre visible ce que le monde connaît mal : La richesse culinaire d’Haïti, ses racines, sa créativité, sa résilience.
Dans ce prolongement du temps, il y a un message. En continuant à se battre, malgré son épuisement, l’action de la chef s’inscrit dans une logique de dépassement de soi. Elle démontre que la cuisine haïtienne mérite d’être défendue jusqu’à la dernière seconde, qu’elle est suffisamment noble pour justifier une lutte longue, patiente et déterminée.
Chaque heure ajoutée est une heure de plus donnée à la culture haïtienne pour s’exprimer, pour rayonner. Griot, lalo, tassot, soupe joumou : ces plats, reproduits à l’infini, deviennent les messagers d’une identité nationale qui refuse d’être oubliée.
Si le Guinness World Records reconnaît cet exploit de 216 heures, Leen Excellent deviendra non seulement la première femme haïtienne à obtenir un tel titre, mais aussi un symbole de résilience et d’engagement culturel.
En choisissant de continuer là où beaucoup se seraient arrêtés, elle transforme un record en manifeste, une performance en message : celui d’une Haïti toujours debout, toujours en train de cuisiner, toujours en train de créer, toujours en train de s’exprimer – et qui prend la place qu’elle mérite.