La décision de Donald Trump d’expulser dans les 30 jours les Haïtiens, Cubains et autres bénéficiaires du statut de » liberté conditionnelle » est un coup dur pour les milliers de migrants haïtiens qui cherchent refuge aux États-Unis. Si d’un côté cette annonce témoigne de la fermeté d’une politique migratoire de plus en plus hostile, de l’autre elle soulève une question cruciale : face à ces expulsions massives, qu’en est-il du salut d’Haïti ?
Les Haïtiens qui traversent l’océan pour rejoindre l’Amérique ne le font pas seulement par choix, mais par nécessité. L’insécurité grandissante, la corruption des élites politiques, la violence des bandes armées et la dégradation des conditions de vie poussent des milliers de nos compatriotes à fuir, au péril de leur vie, un pays devenu invivable. En effet, l’exil devient un exutoire à la crise interne que traverse Haïti.
Cependant, il est impératif de se demander si l’avenir d’Haïti réside réellement dans cette fuite vers l’inconnu. Cet énième coup de pouce d’un ancien président américain qui a toujours manifesté son hostilité à l’égard des migrants devrait être l’occasion de jeter les bases d’une profonde réflexion nationale. Lorsque des milliers d’Haïtiens sont déportés d’Amérique, ce ne doit pas être seulement une tragédie humaine, mais aussi un signal pour les citoyens d’Haïti : un signal qu’il est grand temps d’agir, d’unir nos forces et de lutter pour le changement dans notre propre pays.
Il est temps de se révolter, mais de se révolter contre les vrais responsables du malheur d’Haïti : un gouvernement corrompu incapable de protéger son peuple et des élites qui n’ont cessé de plonger le pays dans le chaos. L’histoire nous montre que la clé du salut réside souvent dans l’unité nationale, dans un élan collectif capable d’inverser la tendance et de reconstruire sur des bases saines.
Plutôt que de rester passif face à l’expulsion des Haïtiens des Etats-Unis, il est temps que la diaspora et les citoyens haïtiens unissent leurs forces. Cette situation doit nous rappeler que personne ne sauvera Haïti à notre place. Si nous voulons vraiment changer notre destin, nous devons d’abord regarder en nous-mêmes et comprendre que seuls un engagement collectif et une lutte commune peuvent offrir une issue à ce tunnel sombre.
L’expulsion de nos frères et sœurs n’est qu’une manifestation de l’indifférence du monde face à la souffrance d’Haïti. Mais si cette décision nous pousse à l’unité, elle peut aussi devenir un point de départ pour la reconstruction du pays. Il ne tient qu’à nous de ne pas laisser passer cette chance de nous sauver, ensemble, de la misère et de l’injustice.