Ce 25 avril 2025 marque un triste anniversaire : celui de la prise de pouvoir officielle du Conseil Présidentiel de Transition (CPT), censé redresser Haïti après la chute du Premier Ministre Ariel Henry. Si, au départ, la population a accueilli ce changement avec une lueur d’espoir, un an plus tard, la réalité est tout autre. Au lieu de sortir Haïti du gouffre, le CPT semble prolonger l’agonie du pays, un boulet politique qui ne fait qu’exacerber les souffrances du peuple haïtien.
Le rôle premier du CPT, selon ses dires, était de rétablir la sécurité. Or, ce qui se passe sur le terrain est tout le contraire. Loin de reculer, les bandes armées gagnent chaque jour du terrain, menaçant la vie de citoyens innocents. Au lieu de rétablir l’ordre, la CPT semble avoir assisté avec indifférence à la montée en puissance de ces groupes criminels. Les promesses de rétablissement de la sécurité se sont évaporées et les Haïtiens vivent chaque jour dans la peur, dans l’attente de mesures qui ne viennent jamais.
Malgré cette situation alarmante, le CPT n’a pas pris la moindre initiative concrète pour redonner espoir à une population désespérée. La gouvernance du Conseil a été marquée par une inefficacité totale, pour ne pas dire un cynisme inacceptable. Alors que le pays sombre dans le chaos, ses dirigeants continuent de vivre dans leur bulle, observant les malheurs du peuple sans jamais intervenir de manière décisive.
L’incompétence du CPT ne se limite pas à son incapacité à assurer la sécurité. En l’espace d’un an, ce gouvernement de transition s’est également trouvé entaché par un scandale de corruption impliquant trois de ses membres, cité dans un rapport de l’Unité de Lutte Contre la Corruption(ULCC). De plus, la société civile a dénoncé des pratiques douteuses concernant la perception de frais de renseignement, créant un climat de méfiance généralisée.
La situation des personnes déplacées à l’intérieur du pays (PDI), décrite dans les rapports de l’Office de la protection du citoyen(OPC), est une autre preuve accablante de l’incapacité du CPT à gérer la crise humanitaire. Les camps de déplacés sont des zones de souffrance où les droits de l’homme sont systématiquement bafoués et où les Haïtiens, qui fuient de plus en plus les zones de conflit, se retrouvent sans avenir.
Ce conseil, composé de neuf membres issus d’un « large accord politique », n’a pas réussi à faire avancer un seul des objectifs qu’il s’était fixé : réformer les institutions, organiser des élections, endiguer l’insécurité et redresser l’économie. Un an après, on se demande s’il ne s’agissait pas d’une promesse en l’air, d’un leurre politique.
Loin d’être le sauveur qu’il prétendait être, le CPT est aujourd’hui la principale source d’inquiétude du pays. A l’heure actuelle, rien n’indique que ce conseil sera en mesure de sortir Haïti de sa situation de crise. En fait, au vu de l’immobilisme et de l’incompétence qui caractérisent son action, on peut légitimement se demander s’il n’est pas la volonté même de maintenir le pays dans cette impasse.
En définitive, le bilan du Conseil Présidentiel de Transition(CPT) est un échec retentissant. Au lieu d’être un moteur de changement, il a renforcé l’idée d’une gouvernance illégitime, corrompue et inerte. Après une année de souffrance et de faux espoirs, le peuple haïtien est plus que jamais à la recherche de vrais dirigeants capables de lui redonner dignité et espoir. Mais malheureusement, au vu des actions du CPT, cet espoir semble bien loin.