La situation sécuritaire en Haïti atteint des proportions alarmantes, en particulier dans la capitale Port-au-Prince, où les gangs armés contrôlent désormais plus de 85 % de la ville. Dans ce contexte de violence extrême, le Premier ministre Alix Didier Fils-Aimé semble avoir choisi de se réfugier derrière une diplomatie passive, en multipliant ses rencontres avec les partenaires internationaux, notamment la France. Cependant, cette quête effrénée de solutions externes soulève une question cruciale : cette démarche est-elle une réponse véritable aux défis sécuritaires du pays, ou un aveu d’impuissance face à l’incapacité de l’État haïtien à rétablir l’ordre?
Ce Jeudi 30 janvier, le Premier ministre haïtien a rencontré l’ambassadeur de France en Haïti, Antoine Michon, dans le cadre d’un échange présenté comme « constructif » par la Primature. Les discussions ont porté sur les défis liés à la sécurité, et les deux parties ont souligné leur volonté de renforcer la coopération entre les deux nations. Selon les déclarations officielles, cet entretien témoigne de l’engagement de la France et d’Haïti à œuvrer pour la stabilité et le bien-être du peuple haïtien.
Mais derrière ce discours diplomatique se cache un fait brut : Haïti est de plus en plus ingouvernable, et ses dirigeants semblent résignés à demander de l’aide plutôt qu’à prendre des mesures concrètes pour restaurer la souveraineté du pays. Une nation abandonnée à la merci des gangs armés, où le gouvernement semble incapable de rétablir l’ordre, s’en remet aux puissances étrangères pour résoudre ses problèmes internes.
Cette dépendance croissante vis-à-vis de la France, qui porte une lourde responsabilité dans le déclin d’Haïti, est-elle réellement la solution? Peut-on encore croire à un partenariat sincère entre deux nations qui ont une histoire marquée par l’injustice et les inégalités? Lorsque le président du Conseil présidentiel de transition, Leslie Voltaire, se rend à l’Élysée pour rencontrer Emmanuel Macron, l’on ne peut s’empêcher de se demander si ce dialogue n’est pas, au fond, une fuite en avant, un moyen pour les dirigeants haïtiens de masquer leur incapacité à résoudre les problèmes internes.
La visite de Voltaire à l’Élysée et les échanges avec l’ambassadeur de France semblent plus être un pansement sur une plaie béante qu’une solution réelle aux problèmes de sécurité. Ils illustrent l’échec d’une classe politique haïtienne qui, au lieu de chercher à renforcer l’État et ses institutions, se cache derrière les promesses d’interventions internationales. Certes, la coopération internationale est nécessaire, mais elle ne peut être la seule réponse dans un contexte où Haïti doit avant tout retrouver sa souveraineté et sa capacité à se gouverner lui-même.
En fin de compte, ces démarches diplomatiques soulignent non seulement l’impuissance du gouvernement haïtien, mais aussi la déconnexion de ses dirigeants avec la réalité du terrain. Alors que la population haïtienne souffre sous le joug des gangs, Alix Didier Fils-Aimé semble plus soucieux de maintenir de bonnes relations avec les puissances étrangères que de prendre des mesures drastiques pour rétablir l’ordre et la sécurité dans le pays. Une attitude qui risque de condamner encore plus Haïti à la dépendance et à la violence, au lieu de favoriser un véritable changement pour ses citoyens.