À quatre mois de la fin du mandat du Conseil présidentiel de transition (CPT), prévue pour le 7 février 2026, la tension monte dans le paysage politique haïtien.
Le secteur privé, pilier de la transition, semble vouloir prolonger son influence au-delà de la période prévue, suscitant de vives inquiétudes.
Selon plusieurs sources, il chercherait à consolider son contrôle sur l’appareil d’État en procédant à de nouvelles nominations dans des ministères et directions générales jugés stratégiques.
Déjà détenteur de la présidence du CPT et de la Primature, le secteur privé viserait désormais les ministères de l’Intérieur, de la Justice et des Finances — des postes clés dans un pays en proie à l’insécurité et à la crise économique. Il a également joué un rôle clé dans la désignation des actuels directeurs généraux de l’Administration générale des Douanes et de l’Autorité portuaire nationale (APN), deux institutions essentielles au contrôle des recettes publiques.
Pour de nombreux observateurs, cette stratégie illustre une dérive oligarchique d’une transition de plus en plus perçue comme une confiscation du pouvoir par une élite économique.
Après dix-huit mois de gouvernance sans progrès tangible, le secteur privé fait face à des accusations de corruption, de favoritisme et de mauvaise gestion.
Alors que la population s’enfonce dans la pauvreté, la volonté du secteur privé de maintenir le statu quo risque d’aggraver la crise politique et de compromettre les espoirs d’un retour à l’ordre constitutionnel et à la démocratie.