Depuis quelques temps, la Primature a désactivé de son compte Twitter la possibilité de réaction de ses « followers ». Aucune raison n’a été avancée, mais plus d’un assimilent cette décision à un refus du Chef du gouvernement de recevoir les critiques acerbes et les doléances de la population. Préoccupé, le spécialiste en technologies numériques, Jean Marie Altéma, fait part de sa désapprobation à Ariel Henry.
« Je tiens à vous adresser cette lettre pour exprimer mon désaccord concernant la décision de la Primature de ne pas accepter les commentaires sur les comptes de réseaux sociaux officiels de l’institution (Facebook : @PrimatureHaiti et Twitter ou X : @PrimatureHT). En tant qu’ancien coordonnateur de l’Unité e-gouvernance de la Primature, je souhaite vous faire part de mes inquiétudes à ce sujet. L’une des opportunités offertes par la gouvernance électronique est de renforcer la participation des citoyens au processus décisionnel, facilitant ainsi la manière dont les gouvernements interagissent avec leurs citoyens », écrit l’ancien Directeur Général du CONATEL.
En outre, Jean Marie Altéma explique que « de nos jours, les réseaux sociaux sont utilisés par les gouvernements pour dialoguer, recueillir les points de vue des citoyens, particulièrement sur des sujets d’importance. Ils sont un espace privilégié des populations pour exprimer leurs préoccupations et leurs critiques face aux décisions de leurs dirigeants. En restreignant le droit aux citoyens de laisser des commentaires sur les publications, la Primature pourrait susciter un sentiment de marginalisation et de mécontentement parmi ceux qui aspirent à s’engager et contribuer au débat public ».
Attirant l’attention du Chef du Gouvernement sur le fait que d’autres responsables de son équipe affichent le même comportement, JMA dit comprendre que la gestion des commentaires sur les réseaux sociaux peut être complexe et parfois problématique en raison de la polarisation croissante de la société. Néanmoins, il dit ctoire fermement que la participation active des citoyens et la liberté d’expression des opinions demeurent des piliers indispensables de toute démocratie.
« Monsieur le Premier ministre, je souhaite que vous preniez les dispositions nécessaires pour permettre aux citoyens de s’engager librement, dans un contexte où les dirigeants du monde prônent le partenariat pour un gouvernement ouvert (PGO), c’est-à-dire favoriser la transparence de l’action publique et son ouverture à de nouvelles formes de concertation et de collaboration avec les composantes de la société », poursuit le spécialiste en technologies numériques.
En dernier ressort, il encourage Ariel Henry à explorer des méthodes plus constructives pour gérer les commentaires sur les réseaux sociaux.