Le Conseil National des Télécommunications (CONATEL) vient d’adresser une mise en demeure à Radio Mega FM, via une correspondance officielle signée par son Directeur Général, M. José Jean-Baptiste. Cette décision fait suite à la diffusion présumée de contenus illicites sur la fréquence 103,7 MHz exploitée par la station.
Dans le document, le CONATEL indique que, lors de l’émission intitulée Boukante la Pawòl, plusieurs chefs de gangs notoires, dont Jimmy Chérisier, alias « Barbecue », ont été invités à s’exprimer publiquement. Certains de ces individus sont activement recherchés par la justice et leur passage sur les ondes a été perçu comme une tentative de légitimation de leurs actions. Selon l’organisation, ces interventions constituent des violations flagrantes des lois régissant l’utilisation des fréquences publiques, notamment les articles 5, 32 et 56 du décret du 12 octobre 1977.
Dans sa lettre, le CONATEL souligne que la diffusion de tels propos menace la sécurité publique et contribue à la propagation de messages de propagande en faveur des groupes armés qui sèment la terreur dans le pays. Ce type de contenu, selon l’institution, va à l’encontre des efforts de l’État pour rétablir la sécurité nationale.
Le directeur général du CONATEL a également rappelé que l’État haïtien, dans le cadre de l’état d’urgence décrété, a l’obligation de garantir l’ordre public. En conséquence, il a exigé que Radio Mega FM cesse immédiatement de diffuser ces émissions, faute de quoi la fréquence 103,7 MHz serait suspendue.
Sanctions prévues
En conclusion, la lettre indique que le refus de se conformer à cette mise en demeure entraînera des sanctions sévères, conformément aux dispositions légales en vigueur. La lettre a été envoyée en copie aux ministres concernés, dont le ministre des Travaux publics, des Transports et des Communications, ainsi que le ministre de la Justice et de la Sécurité publique.
Cette mesure, bien que soutenue par des bases légales, soulève des questions sur la liberté de la presse et l’équilibre entre la sécurité publique et le respect des droits fondamentaux en Haïti. Le public reste attentif à la réponse de Radio Mega FM à cette mise en demeure.