Haïti, autrefois nation pleine de promesses, se retrouve aujourd’hui dans une spirale de violence et de chaos, un territoire pris en otage par des bandes armées qui imposent leur loi, semant la terreur à chaque coin de rue. La situation à Kenscoff, où des bandits ont brûlé plusieurs maisons samedi dernier et incendié l’hôtel Le Moncel dimanche, en est le triste témoignage. Mais au-delà de cette violence palpable, un problème encore plus profond émerge : l’inefficacité et l’inaction flagrante des autorités haïtiennes, qui semblent plus préoccupées par leurs intérêts personnels que par la sécurité et le bien-être de la population.
Le pays s’enfonce dans une crise sécuritaire sans précédent, alors que Le Conseil Supérieur de la Police Nationale (CSPN), censé coordonner les efforts de sécurité à travers le pays, semble totalement absent. Alors que des gangs de plus en plus puissants continuent d’exercer leur emprise sur le pays, les structures de sécurité agissent de manière isolée, sans vision commune ni stratégie cohérente pour endiguer la violence. Les forces armées, la police et les autres institutions chargées du maintien de l’ordre ne semblent jamais communiquer entre elles, laissant la population livrée à elle-même.
Face à ce chaos, le gouvernement haïtien a mis en place des drones kamikazes, un projet ambitieux piloté par la Primature pour lutter contre les gangs. Cependant, les résultats de cette initiative sont à peine perceptibles. Loin d’être une solution efficace, les drones n’ont apporté aucun progrès tangible. Ce qui aurait dû être un atout dans la lutte contre le banditisme est devenu un symbole de l’impuissance et de la désorganisation des pouvoirs en place. Cet équipement technologique n’a pas permis d’endiguer la violence, mais a au contraire mis en évidence le décalage total entre les autorités et la réalité du terrain.
Mais le pire, c’est la façon dont la crise est gérée. Au lieu de se concentrer sur des solutions concrètes pour protéger la population, les autorités haïtiennes semblent privilégier leurs propres intérêts. Les acteurs politiques, qui ont joué un rôle clé dans la mise en place du gouvernement actuel, tentent aujourd’hui de se disculper en se positionnant comme les défenseurs de la lutte populaire. Mais ces mêmes acteurs sont largement responsables de la situation dans laquelle se trouve Haïti aujourd’hui. Ils ont conduit le pays dans cette impasse, où la violence des gangsters règne en maître, et où l’Etat semble totalement incapable de rétablir l’ordre.
Cette situation tragique met en lumière un aspect plus sombre du gouvernement actuel : l’irresponsabilité et l’égoïsme de ses dirigeants, qui semblent plus préoccupés par leurs profits politiques et personnels que par le bien-être de la population. Alors que la population souffre sous le joug des gangs, ces mêmes politiciens n’hésitent pas à utiliser les malheurs du peuple à leur profit. La lutte contre la criminalité, censée être une priorité nationale, est reléguée au second plan au profit de jeux de pouvoir et d’intérêts privés.
Aujourd’hui, Haïti est un pays pris en otage, non seulement par les gangs, mais aussi par des autorités qui ne remplissent pas leur rôle essentiel : celui de protéger et de servir la population. La société civile, désabusée et déresponsabilisée, se trouve confrontée à une réalité brutale où les puissants semblent intouchables, tandis que les plus vulnérables sont abandonnés à leur sort. En laissant les intérêts personnels prendre le pas sur la sécurité nationale, le gouvernement a non seulement trahi son peuple, mais il a également mis en péril l’avenir du pays.