Le climat d’insécurité qui règne dans la baie de Port-au-Prince a incité l’Autorité portuaire nationale (APN) à prendre des mesures d’urgence pour protéger le secteur maritime. Intervenant sur les ondes de Magik 9 le jeudi 26 septembre, le directeur général de l’APN, Jocelin Villier, a souligné l’impact important des récentes tensions sur le trafic maritime. Il a rappelé que l’enlèvement de deux marins le 10 septembre dernier avait entraîné une baisse alarmante de 60% du trafic, un coup dur pour un port qui assure 80% des importations haïtiennes.
Face à cette crise, M. Villier a indiqué que les compagnies maritimes augmentaient les primes d’assurance, poussées par la nécessité de garantir des conditions de sécurité acceptables avant de reprendre les opérations. « Les compagnies maritimes ne cherchent pas à intimider, mais plutôt à assurer la sécurité de leurs opérations », a-t-il expliqué. Plusieurs navires, bien qu’ayant accosté à Varreux et Lafiteau, restent sous la menace de bandes armées qui attaquent les bateaux et perturbent le commerce.
Pour contrer cette insécurité grandissante, le gouvernement haïtien, en collaboration avec l’APN, a décidé de renforcer les mesures de sécurité. Parmi les actions envisagées, la démolition des maisons utilisées par les bandits pour tirer sur les bateaux et l’érection de tours de surveillance sont prioritaires. M. Villier a également annoncé le doublement du nombre de militaires présents dans le port et la formation d’une task force, composée de garde-côtes et de forces armées, pour intensifier les patrouilles dans le bassin portuaire.
Le gouvernement haïtien est également en train d’acquérir des navires militaires pour renforcer la sécurité. La Primature a exprimé sa ferme condamnation de l’enlèvement des marins, affirmant l’urgence d’une réponse résolue. Dans ce contexte difficile, le gouvernement assure qu’il met tout en œuvre pour sécuriser le port de Port-au-Prince, restaurer la confiance des acteurs maritimes et faciliter le rétablissement du trafic maritime, vital pour l’économie nationale.