Depuis son investiture en avril dernier, le Conseil Présidentiel de Transition (CPT) peine à répondre aux attentes d’une population en proie à une crise sécuritaire sans précédent. Alors que les gangs continuent de sévir, contrôlant près de 80% de l’aire métropolitaine, le CPT semble incapable de mettre en place des mesures concrètes pour améliorer la situation.
Un bilan alarmant
Malgré les engagements annoncés par le CPT, la réalité reste sombre. Les massacres se multiplient, notamment dans des quartiers comme Solino, Nazon et le bas Delmas, où les gangs imposent leur loi. Selon les données du Bureau intégré des Nations Unies en Haïti, plus de 17 000 personnes ont perdu la vie depuis 2022, dont 5 350 en 2023.
Face à cette hémorragie de violence, la Mission multinationale d’appui à la sécurité (MMAS) avait promis des renforts militaires, dont des soldats du Guatemala, du Salvador et du Kenya. Cependant, au 30 décembre, ces déploiements étaient toujours en attente, laissant la population dans l’incertitude la plus totale.
Priorités détournées
A son arrivée, le CPT avait établi cinq priorités, dont la sécurité, la réhabilitation des institutions républicaines et la transparence administrative. Cependant, les actions concrètes tardent à se concrétiser. Pire encore, les conseillers de la CPT, qui disposent d’un budget mensuel de 45 millions de gourdes, semblent plus préoccupés par leurs avantages personnels que par la situation alarmante du pays.
Quant à la Police Nationale d’Haïti (PNH), en première ligne contre les gangs, elle ne dispose toujours pas des ressources essentielles pour mener à bien ses opérations.
Un avenir incertain
Alors que le pays sombre dans le chaos, les promesses de la CPT sont éclipsées par sa gestion inefficace et opaque. La population attend toujours des mesures concrètes pour rétablir un semblant de sécurité.
Le temps presse, mais l’inaction de la CPT pourrait bien coûter cher à un pays déjà à genoux.