Dans un pays dévasté par l’insécurité, la crise humanitaire et la corruption endémique, le Premier Ministre Alix Didier Fils Aimé semble plus préoccupé par l’image qu’il projette que par des actions concrètes pour résoudre ces crises. Alors que le premier Conseil des Ministres sous la présidence de Fritz Alphonse Jean se fait attendre, Alix Didier Fils Aimé a tenu une réunion préparatoire le 27 mars 2025 pour se faire une idée de ce qui pourrait bien être un mirage de réformes.
La Primature a eu l’audace de présenter cette réunion comme un tournant stratégique dans la gestion des urgences actuelles. Parmi les mesures phares discutées, la lutte contre les gangs et la réponse à la crise humanitaire. Cependant, il est facile de douter des intentions réelles derrière des promesses qui ont trop souvent été l’apanage des gouvernements précédents, sans jamais se concrétiser sur le terrain.
Des initiatives telles que la création de pôles judiciaires spécialisés dans les crimes de masse ou la réforme des marchés publics sont saluées dans les communiqués officiels, mais ces promesses ne sont-elles pas des gestes symboliques destinés à apaiser la frustration populaire, sans réelle volonté de changement ? La réouverture du Tribunal de Première Instance de Port-au-Prince et la création de nouvelles structures judiciaires spécialisées semblent être une tentative de noyer le poisson dans l’eau, en jetant un voile sur l’incapacité de l’Etat à faire face à la montée réelle de la violence et de l’impunité.
A l’heure où le peuple haïtien attend des actions concrètes plutôt que des effets d’annonce, Alix Didier Fils Aimé semble se complaire dans des mesures plus spectaculaires que substantielles. Pour un Premier ministre qui se veut le sauveur du pays, il est peut-être temps de passer des paroles aux actes. Le prochain Conseil des ministres ne marquera peut-être pas le début d’une nouvelle ère, mais confirmera plutôt la tendance inquiétante d’un gouvernement qui fait promesse sur promesse, mais qui ne tient jamais ses promesses.