Dans le contexte actuel d’insécurité croissante, où les bandes armées dominent plusieurs régions du pays, la police semble adopter une approche qui pose question. Au lieu de mener des opérations ciblées, base par base, pour éliminer méthodiquement les chefs terroristes, elle semble préférer disperser les bastions des groupes criminels, laissant les zones sous leur contrôle. Cette stratégie, ou plutôt cette absence de stratégie, remet en question l’efficacité et l’engagement de l’État dans la lutte contre la criminalité.
Pourquoi la police, censée protéger la population et rétablir l’autorité de l’État, ne mène-t-elle pas des opérations musclées ? La question se pose avec d’autant plus d’acuité que les citoyens se sentent de plus en plus abandonnés. Ne s’agit-il pas d’une stratégie délibérée pour ne pas ébranler un système bien établi, où certaines mains profitent de la violence des gangs à d’autres fins ?
Certains analystes affirment que des intérêts cachés profitent de cette situation chaotique. Mais ne s’agit-il pas des mêmes intérêts qui contrôlent la police, l’armée et d’autres institutions clés ? Des voix s’élèvent pour dénoncer la complicité implicite de certains membres de l’élite politique et économique dans cette crise. Pour ces observateurs, la violence des gangs n’est pas un accident, mais un outil de contrôle, un moyen de conserver le pouvoir et le monopole sur des secteurs lucratifs, notamment le trafic de drogue.
Les preuves de cette collusion ne sont cependant jamais vraiment tangibles. Ce qui est certain, c’est que la violence des gangs est utilisée par certains acteurs comme un levier pour maintenir une situation d’instabilité qui leur est profitable. Le trafic de cocaïne, les réseaux d’extorsion et autres activités criminelles sont devenus des sources de financement pour ceux qui détiennent les clés du pouvoir. Pendant ce temps, la population continue de souffrir dans un climat de terreur où la police semble paralysée.
Ainsi, à la question de savoir pourquoi la police ne prend pas de mesures drastiques pour rétablir l’ordre, la réponse pourrait bien se trouver dans des stratégies plus complexes qu’une simple incapacité à agir. La réalité est peut-être plus sinistre : le rétablissement de l’ordre ne servirait pas les intérêts de ceux qui contrôlent les ressources et les institutions de sécurité du pays.
Le véritable défi ne réside donc pas seulement dans l’incapacité de la police à neutraliser les gangs, mais dans un système où la violence est un outil de gouvernance, et où la répression de l’ordre public pourrait perturber des équilibres financiers et politiques déjà fragiles. Reste à savoir jusqu’où ira cette dérive et quelles solutions peuvent réellement apporter un changement tangible pour la sécurité des citoyens.